À Capellen, l’exigence d’un test négatif pour que les clients puissent s’attabler à l’intérieur d’un café ou d’un restaurant reste en travers de la gorge du restaurateur Paul Eischen.
Le restaurateur-traiteur de renom et au caractère bien trempé Paul Eischen n’est pas du genre à faire l’autruche lorsqu’une mesure gouvernementale l’irrite, bien au contraire, et selon lui, les autorités font fausse route.
Même s’il concède que «le fait de vouloir donner de l’espoir en montrant une ouverture part de bonnes intentions», Paul Eischen ne mâche pas ses mots à l’égard des conditions posées pour, après l’ouverture des terrasses, permettre aux clients d’accéder aux salles des cafés et restaurants : «Ouvrir l’intérieur des restaurants avec des tests Covid ? Je vois la situation d’une manière catastrophique. Au niveau de la mise en œuvre pratique, c’est de l’irréfléchi total à mes yeux.»
Cette mesure est inconciliable avec son métier, nous dit-il : «Je ne peux pas demander à un serveur de se reconvertir d’un coup en infirmier ! Je ne peux pas demander à quelqu’un qui travaille dans un métier de bouche qu’il donne le même avis qu’un laboratoire agréé pour faire des tests PCR. C’est soit l’un, soit l’autre ! Entre une infirmière agréée qui dira que le test est négatif et un serveur qui devra exécuter cette tâche supplémentaire pour laquelle il n’est pas formé, je suis d’avis que la situation incite à se prendre la tête entre les mains.»
«Désolant que l’Horesca n’ait pas été consultée»
Paul Eischen compatit au sort des cafetiers : «Qu’est-ce qui attend les pauvres bistrotiers, quand on sait qu’une bière coûte 3 euros en moyenne et que pour un test en pharmacie, c’est de l’ordre de 30 à 35 euros… Mieux vaut alors pour eux que leurs clients deviennent alcooliques et qu’ils boivent assez de bières pour que cela devienne quand même rentable, afin qu’ils puissent se payer un test !»
Pour lui, il est évident que «beaucoup de choses n’ont pas été assez réfléchies» : «La fédération Horesca n’a pas été consultée avant que les décisions soient prises. Pourquoi donc ? Je trouve cela désolant, car tout aurait pu être fait autrement et de manière beaucoup plus réfléchie si l’on avait négocié avec la fédération.» Paul Eischen préfère donc rester fermé «jusqu’à ce que la situation se déconfine».
Pour ce qui est des tests, il se veut plus que sceptique quant à leur prise en charge : «Certains collègues les ont déjà reçus et apparemment, leur quantité serait suffisante pour une semaine peut-être. Mais après, il faudra les acheter !» Parce qu’il souligne d’emblée qu’il ne compte certainement pas les facturer aux clients, sachant qu’il a un ticket moyen de 22 euros au service de midi. Avant, pour Paul Eischen, d’ajouter : «J’ai quand même pris la liberté de téléphoner à plusieurs clients réguliers. Il n’y en a pas un qui m’a dit qu’il ferait le test pour venir manger chez moi ! Pas un client ! Ils vont tous rester à la maison.»
Sans compter que ces tests heurtent, selon lui, tous les principes appris au cours de sa formation : «À l’école hôtelière, nous avons appris que le plus important dans la restauration est l’accueil du client, la présentation, la politesse, le sourire. Maintenant, avant tout, le client doit rester dehors et subir un test dans le nez, attendre le résultat pendant 10 minutes avant de pouvoir passer à table. Un accueil parfait, bravo.»
Claude Damiani
«Deux fêtes de mariage célébrées comme il se doit»
Le restaurateur a deux demandes pour l’organisation de fêtes de mariage. Elles lui ont été adressées la semaine dernière et Paul Eischen compte bien les honorer : «Après leur mariage, les gens veulent aller manger avec leurs convives. Et nous allons les accueillir ! Pas dans le cadre d’un restaurant, mais dans celui de notre service de banquet. Comme les clients connaissent déjà la date pour la célébration avec leurs invités, tout le monde aura déjà fait un test PCR à l’avance. Ils auront donc le résultat en amont et tout le monde pourra ainsi festoyer et avoir une vraie fête. Quant à notre personnel qui assurera le service, il aura aussi fait des tests instantanés le jour même, pour être sûr d’être négatif. Ainsi, ces deux fêtes de mariage seront célébrées comme il se doit.»
Tout à fait d’accord avec vous, ce n’est pas pensable de faire un test avant d’entrer dans un resto (alors qu’au 1er confinement on pouvait manger à 4 à une table) et je n’irai pas non plus manger sur une terrasse dans ce temps glacial, je préfère attendre que nous ayons la liberté de s’installer ou bon nous semble.
Monsieur Eischen, bravo!
Si tous les restaurateurs pouvaient avoir votre courage de dire ce que beaucoup de monde pense de cette mascarade.
Quel est l’imbécile qui a inventé un truc aussi idiot?
Bravo Monsieur, je vous soutiens totalement, vous gardez votre honneur, votre droiture et vous respectez la liberté souveraine de vos clients. Je n’irai pas au restaurant tant que des tests seront obligatoires. Et le premier restaurant que je visiterai, dès que la mascarade sera terminée, sera le vôtre. Belle journée
Il a raison. J´irai jamais au resto ou tout le monde fouille dans le nez, tests sur table ou on mangerait. Dégoutant. Et au risque d´être en contact avec 1 positif 15 min. !? Nee merci
Tant mieux ça fera plus de place pour les autres .
Super je vous soutient vous avez raison on ne mélange pas les restaurateurs avec des centre de teste