«MSF dans les communes» : Beckerich solidaire

À l’occasion de ses 50 ans, MSF a monté un projet de partenariat avec des communes du pays. Beckerich a immédiatement répondu favorablement et a organisé un week-end événement.

Nous sommes en Afrique, une épidémie d’Ebola vient de se déclarer dans un petit village. En tant que membres du personnel de Médecins sans frontières, il faut absolument stopper l’épidémie. Des indices sont disséminés un peu partout tout autour de nous pour retrouver le vaccin afin de l’administrer au patient malade, au plus vite.

En réalité, nous sommes bien au Luxembourg, et plus précisément dans la commune de Beckerich, sur le site de son fameux moulin. À l’occasion d’un partenariat entre la commune et l’ONG Médecins sans frontières, les membres de l’ASBL D’Millen avaient mis en place ce week-end un escape game (un jeu d’évasion grandeur nature) sur le thème de l’aide humanitaire.

Trois jours durant, Beckerich a en effet accueilli sur ses terres l’ONG qu’elle soutient de longue date, dans le cadre du projet «MSF dans les communes», qui marque les 50 ans de MSF. Une initiative qui prévoit tout un éventail d’événements : expositions, films, rallyes, etc.

Participer à ce projet a été une évidence pour la commune de Beckerich, comme en témoigne son bourgmestre, Thierry Lagoda : «Dans notre budget ordinaire, on prévoit 0,7% pour des projets des ONG, ce qui correspond à environ 80 000 euros par an consacrés à des projets internationaux. Nous avons encore un autre budget pour les projets nationaux. Nous avons donc une certaine affinité avec les ONG, et tout particulièrement avec MSF, qui fait un travail extrêmement important dans le monde entier. Dans le cadre du partenariat « MSF dans les communes », qui est une bonne opportunité pour apporter davantage de visibilité à MSF auprès de la population locale, nous allons donner 3 000 euros à MSF.»

Romuald, l’un des coordinateurs culturels du site.

Ce week-end spécial MSF a donc débuté par la projection, vendredi, du documentaire Égoïstes, réalisé par Stéphane Santini et Géraldine André et raconté par Lambert Wilson. Une immersion dans la réalité du travail humanitaire avec les témoignages de 40 humanitaires et de leurs proches. La projection a été suivie d’un échange avec Roberto Baldanza, lui-même travailleur humanitaire de retour de Sierra Leone où il était responsable du plaidoyer pour MSF. Un moment qui a permis de mieux appréhender les ressentis de ces hommes et de ces femmes perçus comme des superhéros et dont on peut se demander comment ils parviennent à se distancier des horreurs dont ils sont souvent témoins.

Dès samedi, petits et grands, munis d’un chronomètre, d’un plan et d’un talkie-walkie ont ensuite pu tenter de résoudre en moins d’une heure les énigmes de l’escape game proposé par D’Millen. Un engouement indéniable, puisque le premier jour tous les créneaux proposés affichaient complet. Il faut dire qu’à Beckerich on a l’habitude de créer des escape games. «Nous en organisons régulièrement, par exemple pour les Journées européennes du patrimoine ou pour Halloween. Comme nous savons que cela fonctionne toujours très bien, nous avons eu l’idée d’en proposer un spécial pour MSF. Nous avons reçu un scénario – de 12 pages ! – de MSF et avons réfléchi pour offrir un jeu familial, qui ne soit pas trop compliqué pour pouvoir plaire aussi aux enfants», explique Romuald, membre de l’ASBL D’Millen et coordinateur du site.

Pour l’occasion, le chef d’An der Millen, le restaurant situé sur le site du moulin, avait en outre proposé un menu spécial MSF avec salade aux scampis façon sénégalaise suivie d’un curry de volaille accompagné d’ananas grillé et de riz basmati. Et pour finir, une touche sucrée : une mousse au chocolat avec son insert banane et tuile coco. Un repas gourmand mais surtout solidaire, puisqu’une partie de son prix a été reversé à MSF.

Tatiana Salvan