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Météo au Luxembourg : une année 2019 hors normes


L'année 2019 aura été terrible au niveau des variations climatiques au Luxembourg (Photo : Fabrizio Pizzolante).

La tornade du 9 août a constitué l’épisode le plus dramatique d’une année 2019 marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes. En février, le mercure affichait 23,9 °C, en juillet 40,8 °C.

Petit retour en arrière. On est le 21 avril 2019. En ce dimanche de Pâques, le soleil brille sur tout le Luxembourg. Les températures dépassent les 20 °C. Les randonneurs et même les premiers nageurs affluent en nombre autour du lac de la Haute-Sûre.
Le printemps a pris le dessus pour de bon. Du moins, pouvait-on le penser. Mais comme si souvent lors des douze derniers mois, la météo a été très turbulente. Le samedi 4 mai, donc à peine deux semaines plus tard, le froid et la pluie sont de retour pour l’enterrement du Grand-Duc Jean. Les nombreux badauds ayant rejoint la capitale pour rendre une dernière fois hommage à l’ancien chef de l’État grelottent en raison d’une température qui dépasse péniblement les 5 degrés. Quelques flocons de neige tombent même en cette journée de funérailles nationales.
Ces deux épisodes résument assez bien l’année météorologique que vient de vivre le Grand-Duché. «Trop chaud et trop sec», conclut l’administration des Services techniques de l’agriculture (ASTA), qui a publié hier son bilan 2019. Dès l’introduction, il est souligné que les températures enregistrées se sont situées au-dessus de la période de référence 1981-2010. Dans le Nord, la température a été de 0,9 °C supérieure à la moyenne annuelle. Dans le Sud, la température de référence a été dépassée d’un degré.
À Luxembourg, la différence au niveau des températures de référence a été de 0,2 °C, ce qui classe l’année 2019 comme la 26e la plus chaude depuis 1838, date du début des enregistrements météorologiques dans la capitale.
Ces températures légèrement supérieures aux moyennes tricennales ne suffisent cependant pas à retracer une année 2019 marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes.

«Un record absolu depuis 1838»

Dès le 27 février, la station de Remich a enregistré une température record de 23,9 °C. Le record précédent datait du 24 février 1990 où 17,9 °C avaient été mesurés à Remich. «Les températures moyennes n’ont été inférieures à la période de référence qu’«en janvier, mai et novembre», note l’ASTA dans son bulletin. Comme nous l’avons évoqué plus haut, le mois de mai a été marqué par un coup de froid qui a laissé des traces dans les vignes et sur les terres agricoles. Globalement, agriculture et viticulture ont dû faire face à une année compliquée. Les dommages provoqués par le gel tardif ont notamment mené à des pertes au niveau du rendement.
Cette forte variation marquée par des températures largement au-dessus de la moyenne et un thermomètre qui a joué les montagnes russes s’est prolongée durant l’été. Le 25 juillet, l’ensemble des 32 stations météorologiques de l’ASTA ont enregistré des températures dépassant les 35 °C. Quatre ont même franchi la barrière des 40 °C. Le record absolu a été enregistré ce même 25 juillet avec 40,8 °C à la station de Steinsel. «Il s’agit d’un record absolu depuis le début des enregistrements météorologiques en 1838», rappelle l’ASTA.
La canicule du mois de juillet a préparé le terrain à un mois d’août sans précédent. De forts orages, souvent accompagnés de grêle, se sont abattus sur le pays. Le 9 août 2019 restera à jamais gravé dans les mémoires. En fin d’après-midi, une tornade de la catégorie F2 (échelle de Fujita, allant jusqu’à F5) est venue dévaster de nombreuses rues et quartiers de Pétange et Käerjeng (lire également pages 2 et 3).
L’année 2019 s’est clôturée avec des températures ayant dépassé les 15 °C en décembre. Le Luxembourg n’échappe donc pas à la règle des phénomènes météorologiques qui se multiplient et s’aggravent.

David Marques

Trop ou trop peu de pluie

Le bilan en matière de précipitations n’est pas plus encourageant. L’ASTA précise que le pays est coupé en deux. Tandis que le Nord a connu des précipitations déficitaires (record de -136 mm à Arsdorf), au sud, la quantité de précipitations a été supérieure aux moyennes (record de +62 mm à Koerich). En l’absence de neige, le mois de janvier a été bien trop sec.
En fin de compte, les précipitations n’ont pas suffi pas à recharger les nappes phréatiques. Le forte évaporation des eaux en été a provoqué une sécheresse. Les terres ne se sont pas encore rétablies de la canicule. «Plus particulièrement pour l’agriculture, il serait nécessaire que pendant l’hiver les réserves d’eau soient régulièrement alimentées», conclut l’ASTA.

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