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Macron au Luxembourg : «Moien» Europe et standing ovation


Le président Macron a emballé la Philharmonie de Luxembourg, tout comme Xavier Bettel d'ailleurs (Photo : Julien Garroy).

On pouvait craindre une conférence creuse, avec les consultations européennes de jeudi, où Xavier Bettel a accueilli Emmanuel Macron à la Philharmonie. C’était tout l’inverse ! Des réponses sur l’Europe les yeux dans les yeux, avec un public varié. L’affirmation d’une Europe des progressistes contre les nationalismes brutaux, l’affirmation d’une « Europe comme une conquête », formulée comme un vœux pour la nouvelle génération.

La Philharmonie de Luxembourg avait réservé un accueil triomphal au président français… une standing ovation qu’il a fallu faire asseoir ! Emmanuel Macron a bien rendu la politesse par un «Moien» (Bonjour en luxembourgeoise) tonitruant lancé à ce public à l’image du Luxembourg, très européen.
« On a trahi le projet européen »
La salle a vécu un moment fort, dans le foisonnement des questions (qui n’ont pas épargné les deux chefs d’état…), lors que le président français a expliqué ce qui pouvait encore faire l’identité européenne, face aux retours des nationalismes :  » pendant ces 30 dernières années, on a trop cédé à un dogme : notre marché unique ce n’est pas « plus de règle ». On a créé des perdants profonds de l’Europe, on a trahi le projet européen. L’Europe, ce n’est pas » vous pouvez réussir si vous vivez dans un pays du Sud de l’Europe, mais ailleurs, pas dans votre pays. »
Et de faire référence aussi, à la crise migratoire mal gérée dans le rapport de l’Europe avec l’Italie, qui s’est retrouvée trop seule.  » l’Italie en est là (Ndlr  : avec un gouvernement nationaliste) parce que l’Europe n’a pas été solidaire », a lancé le président, en appelant à poursuivre la nouvelle politique pour mieux répartir les réfugiés dans l’espace européen, tout en assumant une distinction entre migrants économiques et réfugiés.
Les deux chefs d'état ont été interpellés jusque depuis les balcons de la Philharmonie (Photo : Hubert Gamelon).

Les deux chefs d’état ont été interpellés jusque depuis les balcons de la Philharmonie (Photo : Hubert Gamelon).

« Nous sommes au début d’une vraie confrontation philosophique et politique »
D’une façon plus globale, par rapport aux montées des nationalismes en Europe, le président français a défini une ligne :  » nous sommes au début d’une vraie confrontation politique et philosophique : ceux qui veulent la fermeture de l’Europe, et ceux qui veulent poursuivre cette aventure, peu importent les accords et désaccords partagés […] C’est le retour du tragique en Europe, et l’attachement à cette conquête qui fera notre identité. »
Hubert Gamelon.

Reportage complet sur double pages à lire dans notre édition papier de ce vendredi.

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