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Luxembourg : un enjeu colossal pour le funiculaire


Deux énormes cabines, d'une capacité de 168 personnes chacune, relieront la vallée de Luxembourg au Kirchberg. (Photo : Hervé Montaigu)

Le chantier du funiculaire va bon train. D’ici 2017, il reliera le Kirchberg à une gare CFL située 40 mètres plus bas. Ou comment relier le poumon économique de la capitale à tout le pays.

Non, ce n’est pas un gadget touristique ! Le futur funiculaire du Pfaffenthal va jouer un rôle majeur pour relier le pays (et les frontaliers) au plateau de l’emploi du Kirchberg.

Il faudra attendre fin 2017 pour voir ce drôle de chantier achevé : deux cabines qui montent et qui descendent entre le pont rouge du Kirchberg et la nouvelle gare du Pfaffenthal, 40 mètres plus bas. Malheureusement, aucun skieur à l’horizon : il s’agira de charger les employés des grandes banques à un débit optimal de «1 200 personnes toutes les dix minutes», nous dit-on du côté des CFL, le porteur du projet. Que l’on comprenne bien : malgré le procès retentissant du moment, la place financière a encore de beaux jours devant elle au Grand-Duché! Pas seulement, soyons honnêtes. Le Kirchberg se développe à vitesse grand V au niveau de l’immobilier et du commerce, le plateau constituant la seule réserve foncière importante de la capitale.

Le funiculaire s’étalera sur 200 mètres, avec un temps de parcours de 60 secondes. «Le Kirchberg doit devenir un modèle de transport du XXIe siècle», a indiqué jeudi le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, lors d’une visite de chantier.

Le funiculaire n’a en effet rien d’un gadget technologique. Le projet s’inscrit dans la refonte globale des moyens de circulation pour désengorger la Ville : une gare («plateforme» dans le jargon des CFL, car il s’agit d’un arrêt) est en construction au Pfaffenthal dans la vallée. Elle sera reliée aux lignes de train du Nord, de l’Est et du Sud. Elle permettra d’atteindre directement le pied du Kirchberg.

Le Nord gagnant dès 2017, le Sud… en 2021

De là, les employés prendront le funiculaire qui les amènera à l’entrée sud du plateau, depuis laquelle ils pourront monter dans le futur tram pour se rendre partout dans le Kirchberg, jusqu’à Luxexpo, «avec huit arrêts intermédiaires», souligne Françoise Frieden, directrice de la communication à Luxtram.

«Les voyageurs du Nord (Wiltz, Ettelbruck, etc.) vont gagner un temps considérable dès 2017, explique Alex Kremer, directeur général des CFL. En moyenne, 25 minutes, puisqu’ils n’iront plus à la gare centrale pour revenir vers le Kirchberg en bus. Pour les voyageurs du Sud, en revanche, le trajet sera dans un premier temps moins direct : ils devront descendre à la gare centrale, pour prendre un train de la ligne Nord qui les déposera à l’arrêt Pfaffenthal. Mais d’ici 2021, nous aurons un lien direct Sud-Pfaffenthal. C’est une simple question de nouveaux quais.»

Un paramètre intrigue toutefois : d’ici 2021, le tram ira jusqu’à la gare (en 2017, il ne s’agira «que» d’un tram interne au Kirchberg). Les voyageurs de la gare auront donc le choix entre prendre un train ou un tram pour aller au Kircherg… un doublon? «Non, répond Alex Kremer. Il s’agira d’une clientèle différente. À partir de 2021, un voyageur qui vient d’Esch ne descendra plus de son train. Nous l’acheminerons directement au funiculaire du Pfaffenthal. Alors que le tram aura plutôt vocation à transporter les piétons des environs de la gare.» Et entre les lignes, dixit le directeur des CFL toujours : prendre le tram depuis la gare pour aller jusqu’au Kirchberg aura peu d’intérêt. Alex Kramer y voit plutôt un moyen de locomotion pour quelques stations, de la gare au centre-ville par exemple. Non mais! Il ne faudrait pas que le tram se voie plus gros que le train non plus…

Hubert Gamelon

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