Luxembourg : le parking Neipperg sera rénové et accueillera même une brasserie

Il est moche et vieux, mais va bientôt respirer la santé ! Le parking Neipperg, dans le quartier de la Gare à Luxembourg, sera totalement rénové à partir de l’été prochain pour plus de 21 millions d’euros. Il ne sera plus accessible pendant toute une année.

Extension du parking Knuedler, nouveau parking Hamilius… et maintenant rénovation du parking Neipperg : de grosses sommes sont investies en ce moment dans la rénovation des parkings de la capitale.

La rue du Fort-Neipperg n’est pas la plus glamour de la capitale. Entre les bars à hôtesses et les immeubles décatis, deux grands parkings se font face : Nobilis et Neipperg. On fait mieux niveau beauté et richesse architecturale. Surtout lorsque les parkings en question sont vieux et délabrés.

Lundi, le conseil communal a validé une décision qui devrait modifier, un peu, l’aspect général du quartier de la Gare : la rénovation intégrale du parking Neipperg. Un chantier qui devrait commencer, si tout va bien, aux alentours de l’été prochain et qui imposera d’en fermer totalement l’accès pendant une année. Le coût du lifting sera copieux : pas moins de 21,5 millions d’euros.

«Nous avons choisi l’option de la rénovation plutôt que de la reconstruction parce qu’elle est beaucoup moins chère – entre 40 et 50 % – et beaucoup plus rapide», a avancé l’échevine Simone Beissel. À l’issue des travaux, le parking comptera 678 emplacements disposés sur 19 étages décalés, dont six en sous-sol. Parmi eux, 147 disposeront d’une largeur de 2,50 m, treize seront réservés aux femmes, douze aux personnes à mobilité réduite.

Fait cocasse, alors que de nombreux conseillers regrettaient la présence minimale de deux bornes pour voitures électriques, l’échevin Patrick Goldschmidt a fait savoir pendant la séance du conseil qu’on venait de lui indiquer par SMS que, finalement, ce seront «dix bornes pour 20 autos qui seront installées par Creos».

À l’intérieur du parking, tout ou presque sera refait. Le béton armé sera assaini et les installations pour la gestion des lieux (caisses, barrières, contrôle d’accès) seront renouvelées. Pour les autos, le parcours à l’intérieur restera cependant le même, avec l’entrée depuis la rue du Fort-Neipperg et la sortie sur la rue du Chemin-de-fer. Les accès réservés aux piétons seront améliorés sur les côtés. À l’extérieur, les éléments composant la façade actuelle seront enlevés et remplacés.

Une aubaine pour les commerçants

Si les cages d’ascenseur seront complètement renouvelées, la vraie nouveauté résidera dans la possibilité de descendre directement sur le quai n° 2 de la gare depuis le parking. «Nous allons réaliser une joint-venture (coentreprise) avec les CFL!», s’est amusée Simone Beissel.
Mais cette grande cure de jouvence n’a pas reçu l’approbation de l’intégralité du conseil. «Cela fait longtemps qu’on en parle…», a fait remarquer Claudine Konsbruck (CSV). La décision de principe avait été prise par le conseil communal dès 2013…»

Les élus socialistes ont déclaré que, pour eux, l’existence même de ce parking n’allait pas de soi. «Il y a déjà quatre parkings à proximité : Nobilis, Rocade, Gare et Rousegaertchen. Si l’on veut promouvoir la mobilité douce plutôt que la voiture, ce n’est pas en laissant les parkings en pleine ville que l’on y parviendra», a déclaré Armand Drews.

Une remarque que n’a pas appréciée Sam Tanson (déi gréng). La première échevine a expliqué que le quartier – plateforme entre le train, le bus et bientôt le tram – s’accommodait au contraire très bien avec la présence de parkings. Elle a également insisté sur le fait que ces places de stationnement profiteraient aux commerçants avoisinants. «C’est pour eux que nous gardons ce parking.»

Son collègue du collège échevinal Patrick Goldschmidt (DP) a fait remarquer que les commerçants ont justement été intégrés dans les discussions préalables et qu’ils soutenaient cette décision : «Ils préfèrent une rénovation qui dure une année à une nouvelle construction beaucoup plus longue.» Reste à savoir où se gareront les habitués pendant cette pause de douze mois.

Erwan Nonet