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Luxembourg : Elisabeth, couturière de l’ombre


Ce sont des masques de ce type que fabrique la couturière de Frisange (Photo d'illustration : AFP).

Elisabeth, comme d’autres, fabrique des masques depuis plusieurs semaines. Elle raconte.

«Je prends la respectueuse liberté de vous écrire ce petit courriel pour vous parler des femmes/hommes de l’ombre qui, tout comme moi, passent leur journée pendant cette période de confinement à coudre des masques suite à l’appel du gouvernement.» C’est par cette phrase que débute le courriel envoyé à la rédaction hier en début d’après-midi par Elisabeth. Nous la rappelons quelques minutes plus tard. «Je voulais juste réagir au soutien du gouvernement envers les entreprises qui produiront des masques et du gel hydroalcoolique en rappelant que de nombreuses personnes ont répondu à l’appel du gouvernement au début de la crise et cousent des masques, explique la commerçante de Frisange, âgée de 56 ans. J’en fais partie. Mais je ne suis pas la seule. Nous sommes très nombreux dans l’ombre et je voulais juste rappeler que nous étions là, solidaires.» Elle cite une famille de réfugiés qui confectionne 100 masques par jour, l’atelier Tyvek de Bascharage et «les nombreux particuliers de tout le pays avec qui nous échangeons sur les réseaux sociaux pour fabriquer des masques».

400 masques depuis le début de la crise

Son activité commerciale ne faisant pas partie des activités essentielles, Elisabeth ne travaille plus depuis le 19 mars et depuis elle est derrière sa machine à coudre. «Je suis une couturière amateur, confie Elisabeth. Dès le début, j’ai répondu à l’appel du gouvernement et je me suis mise à coudre des masques. Et je suis loin d’être la seule. En me mettant sur Facebook, je me suis rendu compte que nous étions très nombreux. On s’échange des conseils et on s’organise pour donner nos masques.»
Depuis le début de la crise du Covid-19, Elisabeth a confectionné «quelque 400 masques» qu’elle a donnés aux scouts qui les ont redistribués à travers le pays, notamment au personnel des supermarchés, à des associations, à des maisons de retraite en France… «Au début, je les faisais avec des vieux draps, explique-t-elle. Il faut deux rectangles de 17 cm sur 19 cm, les assembler, deux élastiques de 22 cm qu’il faut aussi assembler, faire trois plis au niveau de la bouche et les surfiler… Au début, je mettais un quart d’heure par masque. Maintenant, je fais mes masques avec du Sontara, cela va plus vite. Lundi soir, j’en ai fait 50 en trois, quatre heures.» Elisabeth le promet : elle va continuer jusqu’à la fin de la crise et pour «aider comme les autres couturières et couturiers de l’ombre».

Guillaume Chassaing

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