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Luxembourg : danger au ras des pâquerettes


Une chenille de l'écaille du séneçon prise en train de se balader tranquillement sur un séneçon de Jacob. (Photo Georges Moes/natur&emwelt)

Actuellement, une jolie petite plante aux fleurs jaunes fleurit dans le pays. Mais le séneçon de Jacob peut être d’une beauté… fatale.

Une inquiétude qu’il fallait faire disparaître. Voilà ce qui a encouragé l’ASBL natur&ëmwelt à diffuser des informations sur le séneçon de Jacob (Jacobskreuzkraut, Senecio jacobea). Cette petite plante peut en effet être toxique quand elle est consommée dans certaines quantités, que ce soit par les hommes ou par les animaux. «Nous avons décidé d’aborder cette question, car nous avions reçu pas mal de lettres de personnes, surtout des agriculteurs ou des personnes possédant des animaux, qui s’interrogeaient sur cette plante, explique Elisabeth Kirsch, conseillère écologique de l’ASBL. Elles étaient inquiètes parce que cette plante est toxique. Nous avons donc décidé d’apaiser ces craintes.»

Pourquoi cette petite plante aux délicates fleurs jaunes effraie-t-elle autant ? C’est la faute aux alcaloïdes pyrrolizidiniques qu’elle contient ! Ce poison peut en effet provoquer des dommages chez les animaux qui le consomment. C’est le foie qui est touché.

Attention, croquer par inadvertance dans un petit bouquet de séneçons de Jacob n’a pas vraiment de conséquences. L’ASBL natur&ëmwelt donne un exemple : pour un cheval de race islandaise de 350 kg, il faut 20 kilos de plantes fraîches et 4 kilos de plantes sèches pour atteindre une dose mortelle. La probabilité de dévorer cette quantité de séneçons de Jacob en peu de temps est relativement faible…

Cas d’intoxication extrêmement rares

De plus, par chance, chevaux et ruminants reconnaissent rapidement le séneçon de Jacob lorsqu’ils sont dans leur champ et broutent. Cette plante a un goût très amer et ils évitent donc de la manger. Mais, comme le précise l’ASBL natur&ëmwelt, cette amertume disparaît quand la plante est coupée et devient sèche. Les animaux peuvent alors la consommer dans leur étable ou leur écurie quand le séneçon est mélangé, par inadvertance, avec du fourrage. «Le risque le plus grand, c’est quand un animal en mange de petites quantités pendant pas mal de temps, ajoute Elisabeth Kirsch. Les éléments toxiques peuvent alors s’accumuler» et les animaux s’empoisonner sans le savoir. Mais encore, le cas d’intoxication au séneçon de Jacob est extrêmement rare, Elisabeth Kirsch n’a pas connaissance d’un cas ici au Grand-Duché. Les éleveurs ou les propriétaires de chevaux peuvent être pleinement rassurés.

Où se trouve le séneçon de Jacob ? Elisabeth Kirsch précise que cette espèce n’a pas vraiment de grands besoins pour s’épanouir, même si elle n’aime pas la concurrence avec les autres plantes : «Elle pousse le long des chemins, par exemple, ou dans les zones de prairie extensive où le sol a été mis à nu par les troupeaux. Elle pousse aussi dans les zones de chantier où l’herbe a disparu et où il ne reste que la terre.» Le séneçon de Jacob aime la chaleur et fleurit entre la mi-juin et la mi-août. Rappelons aussi que le séneçon peut aussi être dangereux pour l’homme quand la plante est consommée en infusion par exemple. Restez prudent et ne vous improvisez jamais herboriste ou biologiste durant vos balades !

Laurent Duraisin

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