Trois artistes ont eu carte blanche pour donner du peps aux portes de la Métropole du fer, le long de l’ancien site d’ArcelorMittal. Ces œuvres lancent la 7e édition du KuFa’s Urban Art.
Ceux qui passent la frontière tous les jours entre Audun-le-Tiche et Esch-sur-Alzette n’auront pas pu rater les trois nouvelles œuvres d’art qui longent les anciennes friches industrielles.
Elles ouvrent la 7e édition du projet KuFa’s Urban Art initié par la Kulturfabrik et en partenariat avec la commune d’Esch-sur-Alzette. Ce projet a une particularité puisqu’il a été mené à bien à la demande du promoteur immobilier IKO Real Estate sur le site Rout Lëns. Cette friche industrielle qui existe depuis la fermeture de l’usine d’ArcelorMittal devrait être bientôt réhabilitée. Trois artistes ont eu carte blanche pour commencer à redonner vie à cet espace et le reconnecter avec la ville avant qu’il ne se transforme en un nouvel écoquartier. «Avec ces couleurs, les artistes le rendent de nouveau attractif», explique Fred Entringer, coordinateur et responsable du projet KuFa’s Urban Art qui dure chaque année depuis 2014 de septembre à juillet.
Les artistes ont dû respecter une thématique en transmettant une certaine vision de la ville que résume Fred Entringer : «C’est un lieu chargé d’histoire, mais c’est aussi une ville qui regarde vers l’avenir, qui est engagée au niveau écologique. C’est une cité qui se développe et se modernise.» Les artistes ont ensuite proposé une description de leurs projets qui a été validée, à commencer par la plus visible, la fresque murale d’Eric Mangen qui illustre l’idée de mouvement, de transformation et de transition. Sur un fond jaune, des spirales colorées égayent le paysage.
Une connexion entre le passé et le futur
Le pont a été recouvert par Sacha Di Giambattista qui a voulu ancrer le nom «Rout Lëns» (lentille rouge) dans l’imaginaire des gens. Il l’a inscrit en s’inspirant des typographies des affiches de l’âge d’or de la sidérurgie.
Enfin, le long de la route entre le pont et la France, Julie Wagener a installé une série de drapeaux qui représentent un personnage en mouvement. Celui-ci essuie la sueur de son front en référence aux travailleurs, tandis que sa main posée sur le cœur représente le passé, la mémoire des habitants du Sud.
De l’autre côté du site, rue Barbourg, c’est une forêt de 60 drapeaux qui s’étale, marque les esprits. Deux motifs sont alternés : des personnages font allusion à la vie qui va revenir sur le site et des espaces schématiques suggèrent un nouveau quartier.
Des retours positifs
«Nous avons reçu des retours positifs des riverains qui habitent à proximité de cette installation. Ils étaient heureux de voir la vie reprendre dans cet espace qui se dégradait», assure Fred Entringer.
L’installation de ces œuvres a débuté le 16 septembre et s’est étalée sur sept jours, «mais la préparation a duré bien plus longtemps, cinq mois en tout», précise le coordinateur de l’évènement, car «c’est toujours compliqué de travailler dans un espace public». Ceux qui sont passés par là ont, au moment des travaux, pu constater que malgré les dispositifs de sécurité, les voitures ne passaient pas bien loin des personnes qui ont mis en place le dispositif artistique. Heureusement, le projet est accompagné par différents services de la ville (circulation, architectes…) mais aussi par Luxcontrol ou encore les Ponts et Chaussées pour garantir la sécurité et la logistique. Les équipes sont bien préparées en amont et «on y arrive toujours», lance Fred Entringer.
La fresque murale remplace en partie une œuvre précédente qui avait également été créée pour KuFa’s Urban Art lors de sa première édition. «Elle était déjà très dégradée. Là, on a bien préparé le mur et elle devrait tenir beaucoup plus longtemps», promet le responsable du projet.
L’inauguration de ces œuvres par le bourgmestre et les acteurs du projet aura lieu le vendredi 11 octobre.
Audrey Libiez