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La diplomatie russe fâchée par une tribune libre parue dans Le Quotidien


Ignazio Cassis et Maria Zakharova. Photos AFP

La porte-parole de la diplomatie russe n’a pas vraiment apprécié la prise de position du président de la Confédération suisse dans nos colonnes le 6 avril dernier.

La porte-parole du ministère des Affaires Étrangères russe Maria Zakharova a vivement réagi ce mardi 12 avril à une tribune libre publiée dans nos colonnes le mercredi 6 avril dernier. Le texte était signé par Ignazio Cassis, président de la Confédération suisse et chef du Département fédéral des affaires étrangères. L’affaire a fait couler beaucoup d’encre chez nos confrères helvètes.

Cette prise de parole à destination des Luxembourgeois s’inscrivait dans le cadre de la crise ukrainienne et en amont de la rencontre annuelle à Vaduz, au Liechtenstein, des ministres des Affaires étrangères germanophones.

Dans le document, Ignazio Cassis «annonce» la fin «de l’ère où pas un seul pays souverain et démocratique du continent n’a été attaqué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale». Maria Zakharova a réagi via un texte diffusé par le tweet de l’ambassade de Russie à Berne et contestant cette affirmation reprise dans nos colonnes. «Nous souhaitons rappeler au président de la Confédération que l’érosion des fondements de l’après-guerre et la destruction du droit international public résultent des bombes et des tirs de missiles de l’OTAN sur des villes yougoslaves en paix en 1999».

Pour la porte-parole de la diplomatie russe, «cette interprétation arbitraire liée à des motifs politiques» est «totalement inacceptable». Ces bombardements de l’Otan s’inscrivaient dans le conflit au Kosovo, province serbe à l’époque, opposant armée de libération du Kosovo et armée régulière de Belgrade. Après les bombardements, les troupes serbes s’étaient repliées et l’indépendance du Kosovo déclarée unilatéralement en 2008.

Maria Zakharova regrette aussi qu’Ignazio Cassis, ait oublié la position russe «après les crimes barbares commis par le régime ukrainien à Boutcha et Kramatorsk et qu’il ait imputé sans réserve toute la responsabilité à la partie russe». Les autorités russes réaffirment ici que les massacres de Boutcha et le bombardement de la gare de Kramatorsk remplis de civils qui voulaient évacuer sont le fait des forces ukrainiennes elles-mêmes.

L’armée russe n’y est pour rien. Cette position est répétée à l’envi par le Kremlin dès que des crimes de guerre sont commis, qu’un bombardement a lieu ou qu’un charnier est découvert. Dans son texte, Maria Zakharova n’oublie pas d’être légèrement menaçante et estimant que l’inviolabilité de la neutralité ne se limite pas à «de belles paroles» et c’est sur cette base que la Russie jugera de la «qualité» du statut de neutralité de la Confédération helvétique. Oui, aujourd’hui, les Russes menacent même la Suisse. À qui le tour ?

3 plusieurs commentaires

  1. Les troupes soviétiques ont fait la guerre aux Hongrois en 1956, à la Tchechoslovaquie en 1968 et ont menacé d’envahir la Pologne en 1981. Les Etats-Unis n’étaient certainement pas les premiers à faire la guerre en Europe sprès 1945. Les frappes de l’OTAN en Bosnie visait à dissuader les Serbes d’un génocide reconnu comme tel par les Nations Unies alors que Moscou leur tenait la main, les frappes sur les troupes serbes au Kosovo et sur la Serbie visait à nouveau à stopper les « nettoyages éthniques » en ex-Yougoslavie, Moscou tenant à nouveau la main des Serbes. Maintenant trouvez ke fil rouge… Ce ne sont pas les Etats-Unis.

  2. La diplomate russe a évidemment raison. Cexu qui ont commencé la première guerre en Europe depuis WWII sont les américains en ex-Yougoslavie.

    • Pardon?! Je vous conseille de réviser votre histoire! La guerre en ex-yougoslavie est le fruit des nationalismes exacerbés des différents dirigeants de ce pays et non des américains.

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