Rendez-vous des peintres, sculpteurs et photographes, l’exposition d’art Konscht am Gronn a ouvert dimanche. Et comme chaque année, on a pu y rencontrer des passionnés.
Se promener sur le pont pittoresque enjambant l’Alzette, dans le Grund, est déjà une invitation à la contemplation. Les artistes qui s’y installent chaque année ne pouvaient donc choisir meilleur endroit pour présenter leurs créations originales.
Je suis tombée amoureuse de l’aquarelle il y a plus de 20 ans, et aujourd’hui encore, j’apprends. On ne peut jamais faire le tour de cette technique, c’est ça qui est fascinant», s’enthousiasme Christine Weissenberger.
Cela fait presque autant d’années que cette Alsacienne vit au Luxembourg, un pays qui semble être tout aussi cher à son cœur, comme en témoignent ses tableaux : une passante achète une reproduction de la Gëlle Fra, tandis qu’une autre admire une reproduction de la magnifique vue du pont enjambant l’Alzette.
C’est sur ce pont que se tient depuis des années Konscht am Gronn, une galerie d’art à ciel ouvert, où Christine a franchi une étape décisive : «Au début, la peinture était un loisir, je me cachais un peu, je ne voulais pas forcément me mettre en avant. Et c’est en exposant pour la première fois ici, au Grund, que j’ai pris confiance.»
Et pas qu’un peu : «Depuis, j’ai été sélectionnée pour participer à des salons internationaux», se réjouit-elle. Mais rien ne vaut le pont du Grund : «J’aime beaucoup l’ambiance, c’est familial, on se retrouve tous les ans, on s’apprécie. Ici au moins, ce n’est pas la guerre comme ailleurs, car dans les grands salons, il y a parfois des querelles entre les artistes. Ici, il n’y a pas de compétition. C’est pour cela que chaque année je ne veux pas le rater.» Même lorsque le ciel se montre menaçant, comme hier matin. «C’est vrai que lorsqu’il fait un temps de chien pareil, il faut vraiment apprécier le salon! Lorsqu’on est arrivé le matin, on a même été obligé de laisser des tableaux dans la voiture, car cela a beau être des aquarelles, ce n’est pas pour ça que mes peintures aiment l’eau», rit-elle.
Changement total d’univers quelques stands plus loin, avec les sculptures d’Yveit Brigeot, venue de Lorraine.
« Bettel en a acheté une ! »
Mais pour une fois, ce n’est pas l’artiste qui est en vadrouille, mais son mari Christian, qui nous présente les œuvres. Et sa contribution dans leur réalisation : «Le côté artistique, bien sûr, c’est madame. Mais je donne un coup de main quand il le faut. Par exemple, c’est moi qui sors le creuset quand elle travaille le bronze, car on parle quand même d’une pièce de plusieurs kilos et à 1 200 °C» sourit-il.
Les sculptures marient en effet des matières nobles, le bois, l’argile et le bronze, pour former des personnages filiformes ou imposants, mettant en valeur la rusticité des matériaux : «Souvent, c’est le morceau de bois lui-même qui lui dicte l’œuvre. Par exemple, celui-ci qui ressemble à des jambes d’homme», explique-t-il, précisant qu’il se remonte aussi les manches lorsqu’il s’agit d’aller chercher ledit morceau de bois dans la forêt !
Une touriste anglaise l’interroge : «Mais comment fait-elle pour faire tenir l’argile sur le bois ? Ça doit être difficile non ?» En effet, répond le mari, «car l’argile se rétracte en séchant, donc elle a mis des années à parfaire sa technique». Et apparemment, ses créations rencontrent leur petit succès : «Votre Premier ministre – comment s’appelle-t-il déjà, Bettel ? – en a acheté une», clame Christian, pas peu fier de son artiste de femme !
Romain Van Dyck
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