Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le centre Jean-Monnet au Kirchberg, occupé par la Commission européenne, est plein d’amiante. On le sait depuis un rapport officiel publié par la Commission elle-même, en 2014. Mais ses annexes, comme le data center, ne sont pas épargnées.
Les sous-traitants s’inquiètent de leurs conditions de travail et les derniers tests à l’amiante, effectués mi-juillet selon nos informations, ne sont pas rassurants. Sur certains échantillons, les concentrations sont même beaucoup trop fortes. «Des membres de l’organe de contrôle ont dit textuellement : ‘ne rentrez plus là-dedans, l’amiante vole partout’», témoigne un proche du dossier.
La commission assure communiquer avec tout le personnel, qu’il soit contractuel ou fonctionnaire, et penser à la sécurité de chacun. Mais dans le data center, une certaine psychose gagne les différents agents qui interviennent. Il est vrai que cette salle, confinée par définition, compile de nombreux facteurs à risque par rapport à la circulation des particules d’amiante : climatisations puissantes, chaleur dégagée par les rangées de disques durs et les serveurs… Un déménagement du data center, comme de l’ensemble du personnel, est prévu probablement d’ici 2016.
Un délai suffisant pour rassurer des agents qui, pour le moment, continuent de travailler avec des masques et des combinaisons intégrales ? «Et encore, même pour ça nous n’avons pas eu de formation», s’indigne un agent.
La Commission assure que désormais, les seules interventions effectuées dans le centre le seront par pure nécessité d’entretien. Affaire à suivre.
Hubert Gamelon
