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Ils vont au boulot toujours à vélo !


Tristan Schmurr, 41 ans, était dans l'équipe de déi gréng pour le challenge de mobilité «Tour du Duerf 2017» : 705 kilomètres en trois semaines ! (photos Isabella Finzi)

Dans 30 ans, on parlera d’eux comme de pionniers. Ces employés qui n’utilisent que le vélo, quitte à prendre plus de temps et à voir la vie autrement.

Dans le genre écolo, Tristan Schmurr bat des records : 705 kilomètres de vélo en trois semaines de boulot lors du challenge «Tour du Duerf» 2017 ! De quoi recevoir un prix des mains des responsables politiques de Luxembourg, mercredi soir à l’hôtel de ville, aux côtés des autres finalistes. Attention : on ne parle pas ici d’un challenge sportif, mais bien d’un défi qui consiste à enregistrer ses trajets pour le boulot, éventuellement complétés par des balades du week-end ! Tristan est comme ça : «Depuis que j’ai découvert le vélo à Strasbourg, je m’en sers tous les jours. Au bout d’un moment, ça devient une habitude, même sous la pluie, même dans le froid…»

L'ensemble des vainqueurs du Tour du Duerf 2017, avec les élus de la Ville.

L’ensemble des vainqueurs du Tour du Duerf 2017, avec les élus de la Ville.

Tristan vit en Ville et travaille à Capellen, dans une entreprise bancaire. Il prend le vélo quasiment tous les jours, pour faire les 20 kilomètres qui le séparent du travail. «Ça demande une certaine organisation, admet-il. Je peux prendre une douche sur place en arrivant. Et puis, j’amène régulièrement des sacs de vêtements propres au boulot.»

Pour le reste, il s’agit juste d’avoir un peu de temps devant soi… «Rien ne me rebute, explique Tristan. Ni les montées ni les faux plats. En revanche, je prends mon temps quand je fais du vélo. Je ne peux pas me permettre d’arriver fatigué au travail, il faut que ce soit vivifiant et pratique, sans demander trop d’efforts.» On rappelle quand même que notre interlocuteur a fait en moyenne 40 kilomètres de vélo par jour en 2017 ! «Mais ce n’est pas sportif, je vous assure, c’est un rythme à prendre.»

«Même en voiture, on n’en fait pas autant…»

Comment le regardent ses collègues ? «Il y a quelques grands sportifs au boulot, précise Tristan. J’ai même un collègue qui a fait un Ironman (NDLR : la course la plus physique du monde). Lui ne trouve pas mes trajets extraordinaires, vous voyez.» Les collègues plus «normaux», en revanche, rappellent régulièrement à Tristan «que même en voiture, on ne fait pas ce que tu fais à vélo !»

Un champion du transport alternatif pareil, ça se recrute comme une star lors des challenges écolos. Ainsi, pour le Tour du Duerf 2017, qui s’est déroulé en septembre et qui se joue par équipe, Tristan avait été recruté par le team déi gréng de la Ville. Qui du coup termine première du challenge ! «C’est un jeune de chez nous qui a réussi à le recruter, glisse Carlo Back, conseiller déi gréng en Ville, non sans fierté. Il nous a fait grimper le compteur comme jamais.»

Tristan aime également participer à l’autre grand challenge par équipe du pays, Mam Vëlo op d’Schaff. «Mais là, on ne peut enregistrer que les trajets pour le travail, précise-t-il. On ne peut pas arrondir un peu le compteur en allant faire une promenade le week-end.» Sérieusement, Tristan, avec 40 kilomètres de vélo par jour, il faut encore y retourner en fin de semaine ? «Oui, car découvrir de beaux endroits à vélo, ça n’a pas de prix. En fait, je crois que c’est ça qui me plaît : le vélo, c’est la bonne vitesse pour apprécier notre environnement.»

Hubert Gamelon

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