Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La déception est grande du côté des organisateurs, des centaines d’exposants, des partenaires, ainsi que des milliers de visiteurs, qui ne manqueraient ce rendez-vous incontournable du 1er week-end de juillet pour rien au monde. Mais pandémie oblige, l’évènement a dû être repensé, et cela, sur un mode virtuel.
Il s’agissait d’une option à prendre ou à laisser, comme l’explique l’échevin d’Ettelbruck Bob Steichen, en charge de l’organisation de la Foire agricole d’Ettelbruck (FAE) : «Au début du mois d’avril, la commune a acté l’impossibilité d’organiser la foire. Deux solutions se sont alors présentées à nous. Soit nous décidions de ne rien organiser du tout cette année, soit nous nous mettions d’accord pour essayer de mettre en place une foire agricole par voie digitale via une plateforme en ligne. Et la balance a penché en faveur de la seconde option, car nous voulions que cet évènement reste imprégné dans la mémoire de nos nombreux visiteurs qui font le déplacement chaque année. Ce choix a aussi été guidé par notre volonté d’offrir une certaine visibilité à nos exposants en guise de solidarité, et cela, via la digitalisation.»
«Se montrer pendant la crise»
Et ce n’est certainement pas le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, qui contredira l’édile ettelbruckois : «Il est justement très important en cette période de crise de promouvoir nos produits saisonniers, régionaux et locaux. Il faut se refocaliser sur les circuits courts de l’agriculture, ce qui est déjà le cas durant cette pandémie, les produits du terroir ayant la cote en ce moment. La Foire agricole est donc primordiale pour continuer à fidéliser les consommateurs, mais aussi les producteurs, en continuant à leur présenter des produits de qualité. Cette édition virtuelle de la FAE permet de faire le lien idéal en vue de la prochaine édition sous sa forme traditionnelle, au cours de laquelle on pourra à nouveau respirer l’air de la ferme sur le Deich, (re)découvrir les différents secteurs de l’agriculture, mais aussi se rencontrer physiquement et passer du bon temps.»
La question de la sécurité alimentaire et, plus généralement, la vision de l’agriculture comme étant l’un des moteurs du bon fonctionnement du système sociétal en période de crise sont également des arguments de poids pour une édition digitale, lesquels ont été mis en lumière par le directeur du lycée technique agricole d’Ettelbruck (partenaire privilégié de la FAE), Tom Delles.
Le bourgmestre d’Ettelbruck, Jean-Paul Schaaf, approuve lui aussi la démarche : «Nous ne regrettons pas ce choix, car c’est une façon alternative intéressante d’organiser ce que je considère comme la plus belle foire du pays, en amenant le public au plus près de l’agriculture et de ses acteurs, grâce à la digitalisation.»
Alors, comment se déroulera cette édition 2020 de la FAE sans précédent? Premiers éléments de réponses avec Michel Santer, l’un des organisateurs : «Le concept général est basé sur deux piliers. Le premier sera une plateforme en ligne. Nous sommes en effet en train de refaire entièrement notre site internet afin d’offrir davantage de fonctionnalités et de convivialité. Le second pilier correspond à des évènements qui se tiendront en direct, les 3 et 4 juillet.»
Plateforme en ligne et programmes à la télé
Autre membre de l’organisation de la FAE, Jeff Boonen précise le propos : «L’objectif est de créer un programme d’animation, à l’image de ce qui se passe chaque année sur les différents stands de la foire, et de le diffuser via notre plateforme. Nous sommes en train de voir avec Post TV et Eltrona TV si l’on pourra utiliser l’une des chaînes de leurs canaux pour pouvoir diffuser intégralement le programme en question. Par ailleurs, nous voulons transmettre, partiellement cette fois, certains contenus via RTL Radio Lëtzebuerg et par le biais des réseaux sociaux, comme des Facebook Live par exemple, afin de toucher un maximum de gens qui s’intéressent à l’agriculture.»
Outre le programme d’animation, il est également prévu d’élaborer un programme de présentation des exposants, sous la forme de vidéos. «Il pourra s’agir de vidéos présentant l’exploitation agricole de tel ou tel agriculteur», souligne Jeff Boonen. Quant au programme en direct, il sera animé par des présentateurs professionnels. Des reporters mobiles seront également de l’aventure en allant à la rencontre d’agriculteurs à travers le pays afin de réaliser des reportages en direct sur le terrain.
«Il s’agira entre autres de montrer quels sont les processus de production dans une exploitation agricole, voire de proposer des reportages concernant la préparation et la cuisine de produits régionaux. De plus, les exposants auront aussi la possibilité de donner des conférences», indique encore Jeff Boonen.
Saskia Gennen, également en charge de l’organisation de la FAE, livre le plan de promotion : «Notre campagne cross-média se déroulera par étapes, jusqu’à l’échéance des 3 et 4 juillet : promotion sur les médias sociaux, lancement du nouveau site de la FAE et augmentation des actions publicitaires sur les différents médias jusqu’aux dates des 3 et 4 juillet. À noter que les vidéos seront toujours visionnables sur la plateforme après les dates mentionnées.»
Claude Damiani
