La crise sanitaire n’y a rien changé. Le contraire est même vrai. Les cuisiniers, restaurateurs, hôteliers et experts en tourisme qui sortent de l’EHTL s’arrachent sur le marché de l’emploi.
On sait recevoir à l’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg (EHTL). Et pour cause : «L’hospitalité figure au cœur des valeurs que l’on transmet à nos élèves», souligne le directeur Michel Lanners. La base de l’«excellence» recherchée par cette «école qui n’est pas comme les autres» est la ponctualité qui est inculquée aux futurs cuisiniers, restaurateurs, hôteliers et experts en tourisme. «Ils apprennent aussi à systématiquement dire bonjour, au revoir et merci», insiste le directeur, en poste depuis 2017.
La formation que les jeunes reçoivent à l’EHTL, toujours basée à Diekirch, ne se limite cependant pas à ces quelques principes de base. Loin de là. Une fois diplômé, le principe directeur de l’hospitalité débouche sur cinq qualités majeures : la gentillesse, l’attention, le discernement, la précision et le sens des responsabilités. «Cette formation transversale procure de nombreuses opportunités à nos élèves sur le marché du travail. Cela ne se limite d’ailleurs pas à l’Horeca. Nous recevons régulièrement des demandes émanant d’études d’avocats et de tout type de commerces qui apprécient les valeurs que l’on inculque aux élèves», affirme non sans fierté Michel Lanners.
«Un besoin de personnel énorme»
La mission première de l’EHTL demeure toutefois d’être un «fournisseur» de personnel pour les besoins des restaurants, des hôtels, des cafés et de plus en plus souvent pour le domaine du tourisme. Tous ces secteurs d’activité ont été lourdement touchés par la crise sanitaire, perdurant depuis deux ans. Avec quelle conséquence sur les jeunes diplômés aspirant à travailler dans ces métiers? «Nos diplômés conservent une garantie d’emploi. Très souvent, leurs patrons de stage les gardent une fois la formation achevée. Le besoin de personnel qualifié reste énorme, en dépit de la pandémie», relate Michel Lanners. Mieux encore : «La pénurie de personnel fait que les carrières sont revalorisées et mieux payées.»
Mais qu’en est-il de l’attractivité des différents métiers ? «À mes débuts, l’école comptait quelque 250 élèves. Le covid n’a certainement pas contribué à créer un fort surplus de la demande, or nous nous retrouvons aujourd’hui à nouveau avec plus de 300 inscrits. L’École hôtelière de Metz a, par exemple, vu ses inscriptions descendre de 1 200 à 800 élèves», détaille le directeur de l’EHTL. Lors des deux années de pandémie (2020 et 2021), une petite centaine de jeunes ont décroché leur diplôme à Diekirch.
Par contre, quelles sont les prérequis pour intégrer l’EHTL ? «Les jeunes qui veulent se lancer doivent avoir conscience de ce qui les attend. Ils doivent à la base avoir plaisir à prester un service et avoir un talent de vente. Ils doivent aussi apprécier le contact humain, même si un jeune plus discret peut toujours devenir un bon cuisinier. Or si vous n’apportez aucune de ces qualités, il faut s’orienter vers d’autres métiers», développe Michel Lanners. Comme évoqué, l’EHTL vise l’excellence. «Cela n’empêche pas que l’on soit ouvert à des jeunes de plus faible niveau qui, à condition d’être motivés, peuvent aller très loin», précise le directeur.
«Une plus-value pour le Luxembourg»
Un autre prérequis est majeur : «Il faut être ouvert à voyager, à aller partir à la découverte d’autres cultures.» Que ce soit dans la gastronomie ou dans l’hôtellerie, partir travailler à l’étranger est en effet une aubaine, voire une obligation. «Des diplômés de notre école travaillent aujourd’hui un peu partout dans le monde», se réjouit Michel Lannerts. Avec le risque de perdre des talents pour l’Horeca grand-ducale? «Il ne faut pas sous-estimer l’attractivité du Luxembourg. Celui qui a ses racines ici, a toujours tendance à revenir.»
«L’École hôtelière doit constituer une plus-value pour le Luxembourg, non seulement pour le secteur Horeca, mais aussi dans tout autre domaine où il existe un besoin d’hospitalité», conclut Michel Lanners.
L’hospitalité déclinée en cinq cycles de formation
L’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg (EHTL) propose une multitude de formations. La porte d’entrée est au minimum une 5e, donc une troisième année de lycée accomplie.
CCP Au bout de trois ans de formation, on décroche le Certificat de capacité professionnelle en tant que Cuisinier (concomitant), qui assiste le personnel de cuisine.
DAP Trois formations sont proposées dans le cadre du Diplôme d’aptitude professionnel : Cuisinier (temps plein et concomitant, 3 ans de formation), Restaurateur (section franco-allemande ou anglophone, 3 ans de formation) et Hôtelier-Restaurateur (1 année de formation supplémentaire).
DT Un Diplôme de technicien est proposé à la fois tant dans le domaine de l’Hôtellerie et du Tourisme (à partir d’une 4e). La formation dure 4 ans.
ESG Un Diplôme de fin d’études secondaires générales est proposé dans le domaine de la Gestion de l’hospitalité (formation de 4 ans).
BTS En quatre semestres peut être décroché un Brevet de technicien supérieur (BTS) en «Hospitality Management».
www.ehtl.lu