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Dudelange : aux petits soins avec la faune sauvage


Le centre reçoit de nombreux animaux victimes d'accidents de la route (Photo : Alain Rischard).

En accueillant plus de 2 500 animaux blessés par an, le Centre de soins pour la faune sauvage touche à la limite de ses capacités. En octobre débuteront les travaux du projet d’extension. Présentation.

« Nous sommes victimes de notre succès. L’an passé, environ 2 500 animaux en détresse ont été hébergés au Centre de soins pour la faune sauvage à Dudelange. Cette année, ils seront vraisemblablement 3 000.» Le président de natur&ëmwelt, Roby Biwer, n’y est pas allé par quatre chemins hier matin, à l’occasion de la présentation du projet d’extension du centre : «Les structures actuelles ne suffisent plus pour garantir l’accueil des animaux dans des conditions optimales.» Voilà pourquoi l’unique station au Grand-Duché qui détient une permission pour accueillir des animaux sauvages sera complètement remplacée par une nouvelle infrastructure qui permettra de recevoir, de soigner et de relâcher les animaux sauvages dans des conditions propices.

Un projet à 4,2 millions
Grâce à ce projet d’extension qui s’élève à 4,2 millions – le ministère du Développement durable et des Infrastructures participera à hauteur de 1,25 million en trois ans, Dudelange débloquera une enveloppe de 600 000 euros… – la surface du centre va tripler. Un agrandissement qui permettra d’accueillir environ 4 000 animaux par an. La construction d’enclos plus isolés doit notamment limiter le contact entre certaines espèces. Le projet prévoit également la création d’un espace d’accueil permettant d’informer et de sensibiliser le public et de proposer des projets pédagogiques.
Le projet d’extension doit être réalisé en quatre phases. Les travaux doivent commencer le mois prochain et s’étirer jusqu’en 2021 : «Durant les travaux d’extension, il est important de continuer à garantir l’accueil des animaux dans des conditions optimales», explique Raf Stassen. Le directeur du centre précise que tous les enclos et volières seront installés selon les lignes directrices de l’Allemagne et des États-Unis pour correspondre aux besoins de chaque espèce animale. Entre 4 000 et 4 500 arbres et arbustes seront également plantés pour garantir un espace vert pour les animaux.

(Photo : Alain Rischard)

(Photo : Alain Rischard)

Soigner puis relâcher
«Nous ne sommes pas un zoo. Nous n’avons pas l’autorisation de garder des animaux. Nous soignons puis relâchons les animaux sauvages dans la nature», rappelle Raf Stassen. Pour les espèces exotiques et invasives, nous appelons donc des parcs animaliers.»
Actuellement environ 300 animaux sont hébergés dans les enclos et volières de Dudelange. Les responsables essaient de relâcher le plus d’animaux possible avant l’hiver pour qu’ils soient prêts à migrer avec leurs espèces. «Les martinets sont déjà partis, les hirondelles sont en train», illustre le directeur lors de la visite du centre. Dans une petite mare, on aperçoit une mère cygne et ses jeunes retrouvés à Wasserbillig. «Les jeunes ne pouvaient être laissés seuls. Mais dès la semaine prochaine, ils pourront être relâchés sur la Moselle.» Entre 30 et 40 cygnes sont accueillis tous les ans à Dudelange par le Centre de soins pour la faune sauvage, très souvent à cause de problèmes au niveau des pattes ou des ailes.

Majoritairement des oiseaux
Près de 80 % des animaux recueillis sont des oiseaux. Parmi les mammifères, on retrouve des chats sauvages, des fouines, des chevreuils, des renards ou encore des sangliers. «Pour les trois derniers cités, il est important de limiter le contact avec les humains. Sinon, ils perdent l’instinct de chasse et on ne pourra pas les relâcher dans la nature.» Voilà pourquoi pour ces enclos les contacts sont limités au strict minimum.
Un peu plus loin, nous rencontrons la volière pour chauves-souris, une installation conçue pour s’assurer qu’elles savent bien voler et se nourrir avant d’être relâchées. «Pendant la nuit, une lampe UV attire les insectes et les chauves-souris peuvent les chasser, explique Raf Stassen. Une trappe en haut de la volière leur permet de s’échapper. Généralement, elles reviennent pendant une à deux semaines pour se nourrir.»
Traditionnellement, les animaux sauvages restent quelques semaines au centre. «Il faut essayer de les relâcher le plus vite possible dans la nature.» Une exception est faite pour les hiboux et faucons : «Il faut attendre deux à trois mois qu’ils aient atteint l’âge adulte, qu’ils aient appris à voler et qu’ils aient appris à chasser.»

Fabienne Armborst

www.naturemwelt.lu

50% des animaux sauvés

Le taux de réussite au Centre de soins pour la faune sauvage à Dudelange est de 50 %. «Beaucoup d’animaux ont été victimes d’un accident avec une fracture crânienne. D’autres sont trouvés seulement au bout d’une semaine», précise son directeur. Au final, c’est le vétérinaire qui prend la décision. «Soit on essaie de les soigner, soit il faut les euthanasier.» La mise en place de trois «drop-offs» à Clervaux, Jung-linster et Niederfeulen en mai doit faciliter l’accès au centre de soins de Dudelange. Cette opération a permis de recueillir jusqu’à présent 200 animaux.

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