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Differdange : l’école qui fait rêver les parents


Cinquante dossiers d'inscription à l'École internationale ont déjà été déposés. Des familles du Nigeria, du Portugal, d'Inde et de France témoignent. (Photo : Tania Feller)

Les inscriptions pour la première rentrée de l’école internationale ont eu lieu vendredi. Inde, Nigeria, Portugal… Les parents venaient du monde entier!

Cinquante personnes ont déposé le dossier de leur(s) enfant(s) lors de la première des sept journées d’inscription. C’est sûr, la sélection sera compliquée pour le ministère…

L’ancienne école ménagère sent encore la peinture fraîche… «Nous sommes en train de la rénover», explique le bourgmestre de Differdange, Roberto Traversini, de passage en coup de vent. Ces locaux, qui abriteront la future école primaire, n’avaient pas connu une telle affluence depuis longtemps. Vendredi après-midi, c’est ici qu’avait lieu la première journée des inscriptions à l’école internationale. La salle d’attente, installée dans une salle de cours au premier étage, était bien remplie. Des employés du ministère vérifiaient les dossiers de chacun, histoire de gagner du temps lors des entretiens qui avaient lieu au rez-de-chaussée.

L’identité des personnes présentes composait une belle photographie de la diversité de la société luxembourgeoise d’aujourd’hui. Ainsi, on croisait Samuel, un Nigérian habitant au Grand-Duché depuis 24 ans et à Differdange depuis 18. Ingénieur métallurgiste, il travaille chez ArcelorMittal. «J’ai deux enfants de 12 et 15 ans et nous parlons anglais à la maison. Le concept de l’école internationale m’intéresse parce que si mes enfants suivent un enseignement en anglais, je pourrai enfin les aider pour leurs devoirs. Avec les maths, ça va, mais le reste, c’est compliqué : je ne parle pas bien allemand», précise-t-il. Déjà là lors de la réunion d’information, il espère que sa fille de 12 ans sera retenue en classe de première secondaire, car «le niveau des écoles internationales est très bon et est reconnu partout».

Valter, lui, est un Differdangeois du Fousbann d’origine portugaise. Il croise les doigts pour que son fils de 12 ans intègre une classe de 6e francophone. «Il rêve d’être policier.» Arrivé du Portugal il y a quatre ans, son fils a du mal en allemand. Mais s’il veut l’inscrire à l’école internationale, ce n’est pas pour tirer un trait sur la langue de Goethe mais au contraire pour la renforcer. «Pour travailler ici, il n’a pas le choix! Ce que nous voulons, c’est qu’il suive la filière en français et prenne l’allemand en seconde langue. Le portugais n’arrivera qu’en troisième. De toute façon, il n’a pas besoin de l’apprendre, puisqu’il le parle déjà. On parle portugais entre nous, on l’entend à la télé et à toutes les vacances…».

Ghislaine habite le pays depuis trois ans. Son mari est d’origine marocaine et leurs deux enfants de 2 et 3 ans parlent français et arabe. «Ils ont des problèmes avec le luxembourgeois, explique-t-elle. Ils le comprennent, mais font un blocage pour le parler. Il faudrait qu’ils aillent dans une école privée, mais nous n’avons pas les moyens. S’ils pouvaient venir ici, ça nous soulagerait beaucoup.» Elle a d’ailleurs inclus dans son dossier le rapport d’un orthophoniste qui relate leurs difficultés d’apprentissage du luxembourgeois.

Réponse début avril

Sur la table d’à côté, Sakthivel attend lui aussi son tour. Il est arrivé d’Inde avec sa famille en novembre dernier, pour la rentrée universitaire. Il est chercheur en informatique à l’université et père d’un enfant de 6 ans qui est en classe dans la capitale, en cycle 1.2. Il va rester au Grand-Duché quatre années. «Jusque-là, tout l’apprentissage de mon fils s’est fait en anglais, donc je n’avais pas vraiment le choix de l’école…» S’il espère que son enfant sera pris, il sait toutefois qu’habitant à Luxembourg, il ne répond pas à tous les critères.

Sakthivel n’est pas le seul Indien à présenter son dossier. Raghu et Rupa sont les parents d’un enfant de 6 ans qu’ils ne voient pas beaucoup depuis quatre ans. C’est en 2012 que le couple a emménagé au Luxembourg, Rupa ayant trouvé un travail chez Delphi, à Bascharage. «Notre fils est resté en Inde, chez mes parents, glisse son père, Raghu. Comme il parle anglais, nous ne pouvons pas le mettre à l’école ici.» Pour eux, l’arrivée d’une école publique disposant d’une filière anglophone est donc une aubaine. «Si son dossier est accepté, nous pourrons de nouveau vivre ensemble. Il nous manque beaucoup…», sourit Rupa pleine d’espoir.

Le ministère de l’Éducation nationale a promis aux parents que ses décisions seront annoncées début avril.

Les prochaines réunions d’information auront lieu lundi (de 7 h 30 à 11 h), mardi de 11 h à 14 h, vendredi de 14 h à 18 h, samedi 12 mars de 9 h à 12 h, lundi 14 mars de 7 h 30 à 11 h et mardi 15 mars de 11 h à 14 h à la Aal Haushaltungsschoul (ancienne école ménagère), rue Victor-Hugo à Differdange.

Erwan Nonet

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