Déficit historique pour le domaine thermal de Mondorf

Le domaine thermal avait renoué avec les bilans excédentaires depuis 2016 et, patatras, le Covid est venu gâcher la fête. Un déficit de 4,5 millions d’euros et une pente qui sera longue à remonter.

Le domaine thermal venait de vivre quatre années financièrement souriantes quand la pandémie est venue doucher froidement l’euphorie naissante. Tout juste sorti du marasme après avoir célébré l’année 2019 comme un cru exceptionnel, voilà qu’un an plus tard, l’établissement enregistre «un déficit historique» de 4,5 millions d’euros au 31 décembre 2020, ce qui tranche cruellement avec le million excédentaire enregistré un an plus tôt.

L’établissement public de droit privé a subi la crise de plein fouet, comme toute autre entreprise, mais elle a pu la traverser sans trop de casse grâce aux aides de l’État. En dépit d’une perte de 12 millions d’euros de chiffre d’affaires (- 45 %), la situation a pu être maîtrisée, annonce le domaine thermal.

Comme beaucoup d’autres, les thermes ont dû baisser le rideau pendant le premier confinement et se sont retrouvés avec toutes leurs activités à l’arrêt. Pas d’hôtels, pas de cures, pas de fitness ni de bien-être, pas d’événements, bref plus de son, plus d’image. Et quand le domaine thermal éternue, c’est toute la commune qui s’enrhume. «On voit bien que le taux d‘occupation des hôtels est en chute libre sans les curistes. Les commerces pâtissent aussi de la fermeture du domaine thermal, comme les restaurants», souligne le bourgmestre, Steve Reckel, également membre du conseil d’administration.

Les 320 emplois ont pu être sauvés et la flexibilité du personnel, comme la solidarité dont il a fait preuve, a été saluée par le directeur, Pierre Plummer.

Malgré tout, le domaine thermal a profité de cette période de repos forcé pour prendre soin de son outil à défaut de patients sous la main. «Le niveau d’investissements reste élevé», informe le président du conseil d’administration, Paul Hammelmann, en précisant que les grands travaux de rénovation à hauteur de 130 millions, qui étaient prévus en 2020, sont reportés en 2024.

Néanmoins, le département Santé s’est nanti de nouveaux appareils de rééducation active (DAVID) pour le traitement actif des douleurs chroniques (dos, nuque, épaule et bientôt hanche et genou). «Jusqu’à 90 % des patients constatent une diminution des douleurs», déclare Pierre Plummer en se basant sur des données cliniques et des études indépendantes.

L’hôtel aussi a profité de cette traversée du désert pour améliorer certaines de ses infrastructures. Loin d’être plongé dans une léthargie, le domaine thermal a poursuivi ou entamé de nouveaux projets comme, par exemple, la mise en place de traitements post-Covid long, en collaboration avec le Rehazenter.

Les bons d’hébergement ont profité aux deux hôtels que compte le domaine thermal. «Les gens sont venus profiter des soins de remise en forme, d’une cure de repos au cœur du parc thermal et Mondorf est soudainement devenu une destination branchée», relève Paul Hammelmann.

Maintenant que le retour à la normale s’effectue à petits pas, il est à nouveau permis d’organiser des événements, sous conditions. Or Mondorf dispose d’un avantage appréciable : la place. Si la fête est encore trop contraignante en intérieur, restent les extérieurs. Les 45 hectares du parc thermal offrent un cadre idéal pour des manifestations et la commune de Mondorf ne saurait se passer d’une telle opportunité. Elle prévoit aussi de choisir comme cadre cette nature luxuriante pour organiser des événements prochainement.

Sitôt les portes rouvertes, les fidèles clients sont revenus. Mais il y a des jauges à respecter et pour remonter la pente, éponger les dettes et renouer avec les bénéfices, cela prendra quelques années.

Geneviève Montaigu