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Créajeune : du talent et de l’imagination


Cette année, le Luxembourg a invité le réalisateur Tarquin Ramsay à ouvrir le bal avec la projection de son film documentaire "Free Speech, parler sans peur". (photo Tania Feller)

Le concours de vidéo de la Grande Région, Créajeune, a fait étape au Grand-Duché hier. Au programme, la projection des créations des jeunes mais aussi du réalisateur londonien Tarquin Ramsay.

Le volet luxembourgeois du concours vidéo Créajeune avait lieu mercredi à la Cinémathèque de Luxembourg. Environ 150 films ont été proposés par des jeunes allant de l’âge de la maternelle à la trentaine. «On essaye d’en montrer environ 70 au public», indique Adrien Promme, le responsable du Centre SNJ (Service national de la jeunesse) Marienthal, l’un des organisateurs de ce festival transfrontalier.

«C’est l’occasion pour les jeunes non professionnels de montrer leur travail au cinéma, sur grand écran. Cela leur permet également de se rencontrer et d’échanger leurs expériences», complète Adrien Promme. «L’année dernière, trois jeunes réalisateurs qui avaient participé par le passé au concours et sont devenus professionnels depuis ont pu partager leurs parcours.» Des témoignages qui peuvent donner de l’espoir aux réalisateurs en herbe qui veulent faire de leur passion un métier.

«Chaque année, une grande partie des jeunes participants commence ensuite des études dans le domaine du cinéma.» L’objectif n’est pas pour autant de créer des vocations, mais davantage de les pousser «à être créatifs en écrivant une histoire qu’ils vont mettre en scène et filmer, puis ajouter de la musique… Ils vont prendre conscience que, de cette manière, ils peuvent déjà créer quelque chose. »

La liberté d’expression en question

C’est la douzième édition de ce concours et, en plus de dix ans, la technologie a redoutablement évolué. Le matériel est davantage accessible et avec lui «la possibilité de participer au concours».

Mais attention, prévient le responsable du SNJ Marienthal : «Il ne s’agit pas de faire des vidéos YouTube : il faut avoir une bonne histoire, de bons acteurs, être au point à tous les niveaux. Le côté créatif reste primordial pour faire un bon film, mais c’est tout à fait possible avec un téléphone portable. Il y a même des concours qui ne sont dédiés qu’aux films réalisés avec un mobile.»

Chaque année, les participants, et notamment les enfants, livrent des films étonnants. Au Luxembourg par exemple, l’école primaire An der Wiss de Biwer a réalisé Luxit. Un film de cinq minutes dans lequel c’est au tour du Luxembourg de sortir de l’Europe. Il met en lumière les visions opposées de deux générations : les enfants et les parents. Les thèmes abordés et les genres sont vastes. On trouve aussi bien du romantisme et de la science-fiction que des histoires poignantes sur l’exclusion sociale ou le tri des déchets. Le thème de l’environnement revient le plus souvent et sous toutes sortes de formes : aventure, documentaire, poème…

Autour des projections des films des jeunes, des ateliers sont organisés et, cette année, le Luxembourg a invité le réalisateur Tarquin Ramsay à ouvrir le bal avec la projection de son film documentaire Free Speech, parler sans peur. Un débat s’est ensuite ouvert sur la liberté d’expression. «Puissant», «intense !», s’exclament timidement les jeunes spectateurs en parlant du film. Le réalisateur, qui a débuté le tournage à 15 ans, n’avait pas de moyens financiers au départ pour son projet : «Mais j’ai utilisé mon jeune âge comme un atout.» Il a demandé des aides à différentes institutions et son rêve est devenu réalité après cinq ans d’aventure. De quoi peut-être donner des idées aux jeunes présents mercredi à la Cinémathèque.

Audrey Libiez

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