Attendu depuis de très longues années, le contournement de Hesperange et d’Alzingen se concrétise enfin. Le ministre de la Mobilité, François Bausch, compte trancher à la rentrée de septembre.
« Même le ministère de l’Environnement a compris qu’un contournement est une nécessité. » Le député-maire de Hesperange, Marc Lies (CSV), ne peut pas s’empêcher de lancer une petite pique en direction de la ministre Carole Dieschbourg (déi gréng). Si le projet d’un contournement de Hesperange et d’Alzingen traîne depuis de longues années, cela est aussi dû au fait que le projet routier doit passer par une zone de protection naturelle, classée Natura 2000. Aujourd’hui, un nouvel élément se trouve néanmoins sur la table. Au cœur de Hesperange, la qualité de l’air ne cesse de se dégrader. La pollution serait devenue si importante que « le ministère est entretemps aussi favorable à un contournement », reprend Marc Lies.
Un autre ministre déi gréng, à savoir le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, se trouve à la manœuvre pour trancher et enfin lancer la construction du contournement. Dans le cadre de la récente présentation de l’extension du réseau du tram vers Howald, l’année 2023 a été mise en perspective pour le début des travaux. « J’ai encore du mal à y croire, mais ce qui importe le plus est qu’une décision définitive soit prise », souligne Marc Lies. « Cela dépendra des recours à venir, mais je suis optimiste sur le fait que l’on pourra avancer rapidement », avance François Bausch.
L’option du tunnel se concrétise
Au vu de l’impact du projet et de son caractère sensible, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics ne souhaite rien précipiter. « Le dossier ne doit comprendre aucun oubli ou erreur. On a vu lors de la planification du contournement de Dippach combien d’années peuvent être perdues si une étude manque », rappelle-t-il. Le député-maire de Hesperange partage cette analyse, même si sa patience est à bout. «Le dossier est hautement complexe.
Mais nous disposons d’assez d’arguments pour réaliser le projet », fait remarquer Marc Lies. Il faudra convaincre la Commission européenne de l’utilité publique du contournement afin d’obtenir l’autorisation de construire dans la zone Natura 2000.
Ces dernières années, plusieurs variantes ont été prises en considération pour réaliser le contournement (lire encadré). En octobre 2019, le ministre Bausch a contre toute attente mis sur la table l’option de construire un tunnel. Les autres solutions découpent la zone de protection naturelle. «L’option d’un tunnel (…) aurait un moindre impact environnemental et s’avérerait plus facile du côté procédural», affirmait François Bausch en réponse à une question parlementaire.
Toutes les études sont désormais clôturées. La faisabilité du tunnel est confirmée. Et même s’il était sceptique au début, le bourgmestre Marc Lies estime aujourd’hui que « le tunnel aurait certainement le moins d’impact sur l’environnement».
La consultation publique lancée pour Pâques
Avant de poursuivre : «Il a certainement une série d’avantages, mais la question du coût reste à trancher. En fin de compte, cela nous est égal : l’essentiel est que la commune soit enfin délestée du trafic. »
Il est prévu que la consultation publique soit lancée aux alentours de Pâques, de préférence en présentiel. Les communes concernées seront aussi invitées à rendre leurs avis. Le ministre des Travaux publics espère avoir récolté toute la documentation avant l’été. « Je prévois de saisir en septembre prochain le Conseil de gouvernement pour arrêter la variante finale », annonce François Bausch. La loi de financement doit passer à la Chambre des députés avant la fin de la législature en cours, soit octobre 2023. « Le contournement représente la dernière pièce du puzzle qui consiste à réorganiser le trafic dans le sud-est de la capitale », termine le ministre déi gréng. Marc Lies attend de pied ferme l’arrivée des pelleteuses.
David Marques
Les différentes options
Le projet comporte un «module Nord» qui sera achevé pour fin 2022. Il s’agit de l’élargissement du pont Büchler (gare centrale) et de la construction du pôle d’échange Bonnevoie. La nouvelle N3 constitue le «module Sud» du projet. Il existe plusieurs variantes pour le réaliser. L’idée est de contourner Hesperange et Alzingen, de se diriger vers le Ban de Gasperich (le long de l’A3), de croiser le pôle d’échange Howald et de retrouver la nouvelle N3 à l’est du pont Büchler. Une variante Nord et une variante Sud ont été étudiées. Toutes deux impactent cependant la zone verte Natura 2000. S’y ajoute désormais l’option d’un tunnel. La variante 0 (ne rien faire) semble exclue.