Travaux à Luxembourg : François Bausch met les points sur les i

Le ministre des Travaux publics se défend de laisser tomber les commerçants en souffrance dans le quartier de la Gare. Il souligne que les travaux sont en majorité menés par la Ville.

Le ministre écolo de la Mobilité et des Travaux Publics, François Bausch, a peu apprécié d’être désigné coupable des pertes subies par les commerçants dans le quartier Gare et répond à son accusateur, Serge Wilmes, premier échevin chrétien-social de la Ville de Luxembourg. «Un jour, je vais dire que François Bausch a tué le commerce à la gare», avait-il affirmé au Quotidien le mardi 26 février en faisant référence aux travaux du tram et aux conséquences pour les commerces alentour.

«Je rappelle que 70 % des travaux en cours avenue de la Liberté concernent des travaux de réseaux de la Ville de Luxembourg», rétablit François Bausch. Lui-même ancien échevin de la capitale, il sait que ces travaux sont programmés depuis des années et ont été sans cesse reportés. Les faire coïncider avec le chantier du tram avait du sens, mais selon le ministre Bausch, la plateforme du tram représente les travaux les plus faciles à réaliser. «Pour toute la durée du chantier, la pose du tram n’a représenté que 30 % du temps», ajoute le ministre.

«La place de Paris est un projet de la Ville de Luxembourg», rappelle-t-il encore. Alors se voir ainsi accusé de causer le malheur des commerçants, ça ne passe pas chez lui. «Je ne me souviens pas avoir reçu un courrier de Serge Wilmes», ajoute-t-il alors que ce dernier se disait déçu de n’obtenir aucune réponse du ministre au sujet du sort des commerçants du quartier Gare.

Serge Wilmes espérait un peu de flexibilité et plus de compréhension de la part de Luxtram (détenu à 60 % par l’État et 40 % par la Ville de Luxembourg) pour indemniser les commerçants en souffrance dans les artères voisines du chantier. Mais les critères sont clairs et seuls les commerces de l’avenue de la Liberté qui ont le chantier sous le nez peuvent bénéficier d’une aide. «Jusqu’à présent Luxtram a reçu 20 dossiers de demande d’indemnisation, dont 15 étaient recevables», indique François Bausch.

Les indemnisations concernent les commerçants, les artisans et les restaurateurs et s’il n’y a pas plus de dossiers, c’est que certains exploitants n’aiment pas forcément montrer leurs livres de comptes, pense François Bausch. Pour être indemnisé, il faut prouver que l’activité a enregistré des pertes pendant le chantier. Si tel est le cas, Luxtram les prend en charge à hauteur de 50 %.

Le ministre a des rendez-vous réguliers, toutes les six semaines dit-il, avec Lydie Polfer et l’échevin Patrick Goldschmidt pour faire le point sur le chantier. «Je rencontre aussi l’Union commerciale et en décembre dernier nous avons eu encore des discussions autour de l’inauguration du tram jusqu’à la gare en décembre 2020», informe le ministre Bausch.

Des animations en décembre

Le ministre suggère d’organiser des animations pendant tout le mois de décembre dans le quartier Gare pour fêter l’arrivée du tram. À ce moment, tout le chantier devrait être terminé, «sauf peut-être la plantation des arbres», précise François Bausch. «Je dispose d’un budget pour les animations», ajoute-t-il. Le tram augmentera la valeur du quartier et il sait que la période est difficile pour les commerçants, surtout pour les cafés et restaurants avec terrasse.

«Le pire est derrière nous, il reste encore la pose du rail jusqu’à la gare, mais dès cet été je pense que l’on pourra ouvrir la piste cyclable», informe-t-il. Les premiers essais du tram auront lieu en octobre prochain et d’ici l’été 2021 «on ne reconnaîtra plus le quartier de la gare», assure François Bausch. Il n’y aura plus aucun bus qui circulera avenue de la Liberté. Ceux de la Ville de Luxembourg passeront par l’avenue de la Gare comme c’est le cas actuellement.

Le plus dur semble fait. «Les travaux sur le pont Buchler étaient terribles parce que le trafic ne pouvait être interrompu et les contraintes étaient énormes avec les rails de chemin de fer en dessous», explique François Bausch. Les extensions vers la Cloche d’or et l’aéroport causeront moins de dégâts collatéraux. Le parcours traverse des zones peu habitées et il restera encore à construire un pont au-dessus de l’autoroute à hauteur de Luxexpo pour passer de l’autre côté et rejoindre le Findel. Le tout sera livré en décembre 2023.

Il ne comprend pas la position de Serge Wilmes et son acharnement. «Je trouve cela malheureux, tout comme penser que les verts ont une dent contre les chrétiens-sociaux parce qu’ils ont été évincés du collège échevinal aux dernières élections. C’est ridicule», dit-il. Le ministre travaille avec les 105 communes du pays et il ne demande pas la carte du parti à ses interlocuteurs, assure-t-il. «Cela en dit long sur l’état d’esprit de Serge Wilmes», conclut-il.

Geneviève Montaigu