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Centre François-Baclesse : vingt ans d’une radiothérapie moderne


Le centre François-Baclesse à Esch-sur-Alzette compte quatre "bunkers", c'est à dire des salles de radiothérapie. (Photo LQ / Julien Garroy)

Il y a 20 ans naissait au Grand-Duché le Centre national de radiothérapie, qui avait pour ambition de lutter contre le cancer et d’être au même niveau que les grands pôles européens. Pari tenu.

Avant les années 2000, un seul appareil de radiothérapie, surnommé «bombe à cobalt» existait au Grand-Duché, à Ettelbruck : «La préhistoire de la radiothérapie», explique le Dr Michel Untereiner, le directeur médical et général du centre public François-Baclesse. En 1993, il est définitivement arrêté. «Les patients qui avaient besoin de ce traitement pour lutter contre le cancer étaient envoyés dans des centres de toute la grande région (Metz, Nancy, Hambourg, Liège ou Bruxelles). Certains trop âgés ou pas en état de se déplacer ne bénéficiaient pas de ce volet du traitement» qui se fait en parallèle d’autres traitements comme la chimiothérapie ou la chirurgie. Pour remédier à cette situation, «il y a eu une volonté politique d’établir un centre médical de radiothérapie national qui puisse rivaliser avec les plus grands centres européens», rappelle le directeur médical.

C’est ainsi que le centre François-Baclesse a vu le jour. Installé dans l’hôpital Émile-Mayrisch à Esch-sur-Alzette, c’est pourtant une entité indépendante et de qualité. Pour preuve, le site a été certifié «Centre d’excellence» par l’audit B-Quatro récemment.

Mardi, le ministre de la Santé Etienne Schneider et le Grand-Duc Henri étaient présents pour fêter les 20 ans de ce centre qui a déjà procuré des soins à au moins 10 000 patients.

Objectif : tuer les cellules cancéreuses

«La radiothérapie consiste à traiter les cellules cancéreuses au rayons X pour les empêcher de se développer et les tuer», indique le directeur du centre, Dr Michel Untereiner. «Cinquante pour cent des tumeurs solides devraient être traitées par des rayons, mais c’est toujours un traitement qui se fait en complément de l’immunothérapie, de la chirurgie ou de la chimiothérapie. Le traitement est défini grâce aux concertations entre les médecins» de différentes spécialités et hôpitaux.

En moyenne, 1 000 patients par an sont traités dans le centre, même si ces dernières années ce chiffre tourne davantage autour de 1 400 : «90 % de nos patients sont du Luxembourg et seulement environ 10 % sont étrangers et viennent pour la plupart de la Grande Région», précise le spécialiste.

Rester à la pointe de la technologie

Actuellement, le centre compte quatre robots de radiothérapie. L’un deux, le Cyberknife, est à la pointe des technologies actuelles. Il utilise la technique de la stéréotaxie, c’est-à-dire qu’il fait preuve d’une extrême précision. Un atout qui permet aussi de réduire la durée du traitement, qui passe de 6 semaines en moyenne à 8 à 10 jours. Toutes les 30 secondes, un bras articulé tourne autour du patient. «La position du patient est alors vérifiée, alors qu’avec les autres robots cette vérification n’est faite qu’en début de séance», souligne Véronique Sabatier, assistante technique et médicale de radiothérapie qui veille sur les patients depuis un écran de contrôle hors de la salle. Grâce à un micro et des caméras, le patient peut interagir à tout moment avec elle ou le reste du personnel soignant.

Dans les cinq à dix ans à venir, le centre devrait continuer de s’équiper avec les technologies les plus performantes. Par exemple, l’acquisition de robots avec une IRM intégrée est prévue.

Une avancée qui se fera peut-être au moment de son emménagement dans le futur Südspidol en 2025. Ce qui est sûr, c’est que le centre passera à ce moment de quatre à six bunkers de radiothérapie et gagnera en surface. On parle de bunkers car les salles sont munies du sol au plafond d’une couverture de plomb pour piéger les rayons.

Pour le Dr Michel Untereiner, 20 ans, «c’est l’âge de toutes les promesses : la recherche clinique est en place et sera encore développée dans l’avenir pour s’installer dans de grands projets nationaux et internationaux».

«Actuellement, environ 50 % des tumeurs solides guérissent avec une radiothérapie et grâce à la recherche, on comprend de mieux en mieux pourquoi. Pour les patients qu’on ne peut pas guérir, on fait tout pour qu’ils vivent plus longtemps et mieux.» Car les patients «sont au cœur de notre travail», insiste le directeur qui est présent depuis le début de l’aventure du centre. Bientôt, il laissera la place à son successeur.

Audrey Libiez

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