La première cavalcade du pays s’est déroulée hier dans la Cité des ânes sous le soleil et dans une ambiance de folie.
Un adulte avec une « totoche » géante ! Il y a de quoi perturber les plus petits. (Photos : Fabrizio Pizzolante)
Un zombie plein de plaies purulentes qui promène tranquillement son chien dans les rues de Diekirch… Pas de doute, on est proche de la cavalcade. Le « boumboum » incessant des basses des chars de carnaval et les lisières des champs transformées en parkings bondés confirment l’information. Comme chaque année, Diekirch ouvre le bal des cavalcades de carnaval. Le symbole de l’âne est partout dans la ville pour cette 36e édition.
Au point de départ, rue Gilsdorf près du camping de la Sûre, Donald, Daisy et leurs amis balancent leurs larges popotins à plumes dans les rues, apportant un peu de douceur dans ce monde de brutes ! « C’est joli et surtout, ça fait plaisir aux enfants », annonce Donald, ou plutôt Raymond Kunesch du club FC47 Baastendorf.
Plus loin, un énorme Mickey Mouse surplombe un char. Décidément, les animaux ont la cote cette année, même dans le public : chiens, chats, lapins, grenouilles, canards, poules, léopards, zèbres, girafes… À chaque coin de rue, on découvre une autre bête à poils ou à plumes.
Un ciel parfaitement dégagé, et une température agréable ont permis aux gens de se grimer sans craindre les ravages de la pluie et de porter des vêtements fous sans les recouvrir de tristes doudounes.
> Même le personnel de nettoyage joue le jeu
Le budget de la cavalcade s’élève à 83 000 euros, un chiffre qui peut être rentabilisé avec 16 000 billets vendus (entre 5 et 6 euros). L’organisation compte donc sur la participation des fêtards qui devraient être environ 25 000 selon l’estimation du comité. Rien que dans le cortège, 1 800 personnes sont présentes.
Entre 14h30 et 18h, 6 000 kg de bonbons, chocolats, gadgets et 2 500 beignets sont distribués tout au long du parcours par les 14 groupes pédestres, les 9 fanfares et 40 chars. Parmi ces chars on trouve l' »hôtel » Schrassig qui affiche « complet », un radar infernal qui flashe la foule sur ses quatre côtés, pas de doute, demain les PV vont tomber. La caricature de l’autorité, c’est bien sûr un incontournable et c’est bien ça l’esprit de carnaval. Les membres de l’Église sont toujours également très imités tout comme les pirates et la prisonniers. Les vampires semblent un peu moins nombreux que les années précédentes, le soleil radieux les aura peut-être retenus chez eux.
Mention spéciale aux confectionneurs du char Zirkus du Fuesclub Befort qui ont réalisé un véritable chapiteau sur roues qui tangue au rythme des danses des gorilles, clowns, acrobates ou dompteurs.
Dans la foule Sami Goernet, 23 ans et Carole Bartzen, 26 ans, admirent le spectacle, habillées en pirate et hippie. « Nous avons mis deux heures pour nous préparer et deux semaines pour trouver notre déguisement, racontent-elles. Carnaval, c’est trop cool, on attend ça avec impatience car on peut s’habiller comme on veut. »
C’est vrai également pour le personnel communal qui clôt le cortège et nettoie les montagnes de confettis. Tous, en plus des gilets jaunes de rigueur, ont revêtu une perruque bleue, des robes-tabliers à fleurs ou des chaussettes improbables qui montent jusqu’aux genoux, le tout accompagné d’un cigare coincé entre les dents. C’est carnaval jusqu’au bout.
De notre journaliste Audrey Libiez