Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après plusieurs années d’attente, l’école centrale Clausen a été officiellement inaugurée lundi.
La rentrée a bien eu lieu à la nouvelle école centrale de Clausen, réunissant les 252 élèves des écoles Clausen, Neudorf, Pfaffenthal, Grund et de la Ville-Haute. Lundi, les petits et les grands ont fêté l’événement à l’occasion de l’inauguration du nouvel établissement scolaire.
Lundi, à 11 h, sur les escaliers qui mènent à la cour de récréation de l’école centrale de Clausen, les 252 enfants étaient sagement assis pour l’inauguration tant attendue de leur nouvel établissement scolaire. Les plus petits étaient sur les marches du bas, et les grands sur celles du haut. Ils attendaient les visiteurs avec les pancartes confectionnées par leurs soins et sur lesquelles on pouvait lire : «Wëllkomm», «Merci», «déi nei Schoul»… Après avoir écouté le discours des adultes, et chanté une petite chanson pour fêter la rentrée, l’heure était à la reprise des cours, enfin. Car elle «était attendue cette rentrée!»
Pour Guy Entringer, le président de l’école, anciennement à la tête de celle de Neudorf, «la grande question a été pendant longtemps : « va-t-elle ouvrir? » Car en effet, le projet d’une école centrale ne date pas d’aujourd’hui, ça doit bien faire quinze ans qu’on en parle. Et là, à quelques semaines de la rentrée, comme sur beaucoup de chantiers, il y a eu un peu de retard. Nous nous sommes même demandé si les enfants pourraient rentrer à temps! Finalement, cela a été possible et c’est une bonne chose».
Elie, 8 ans, semble ravie de sa nouvelle école : «Ça change beaucoup, il y a beaucoup plus d’enfants que dans mon ancienne école (NDLR : Neudorf), mais je trouve que c’est bien. Elle est toute neuve, et puis elle est très belle, toute blanche.» Dans la classe de Roger Oswald, enseignant «doyen de l’école», on trouve que cela «manque un peu de rose», mais on «aime l’école tout entière», des salles de classe à la vue imprenable à la cour de récréation. Pour l’instituteur, «c’est une page qui se tourne. La plupart des enfants ont étudié un temps dans ces petites écoles de quartier comme l’ont fait leurs parents. J’étais moi-même élève à Neudorf avant d’y faire ma carrière. Il y a forcément un peu de nostalgie, c’est normal.»
Une centralisation scolaire nécessaire
Mais pour Guy Entringer, «c’était nécessaire». Colette Mart, l’échevine en charge de l’éducation en Ville, explique : «Ce projet avait pour but de créer une école centralisée, réunissant tous les enfants scolarisés dans des petites écoles des quartiers Clausen, Neudorf, Pfaffenthal, Grund, mais aussi ceux de la Ville-Haute. Le problème dans ces écoles c’est qu’elles étaient peu fréquentées. Les classes étaient en sous-effectifs et nécessitaient la présence d’enseignants pour un trop petit nombre d’élèves. Aujourd’hui tous les enseignants travaillent dans la nouvelle école avec des classes mieux réparties.»
Mais comment les enfants de tous ces quartiers accèdent-ils à l’école? Elle répond : «Nous avons mis en place un système de bus scolaires. Ces bus récupèrent les enfants dans leurs quartiers et les amènent à l’école. Si certains souhaitent rentrer manger chez eux pour le déjeuner, ils peuvent aussi l’emprunter.»
Dina Neves, représentante des parents d’élèves «pense pouvoir dire que les enfants comme les parents et les enseignants sont satisfaits de ce changement. Nous avons eu une petite frayeur lorsque nous avons visité les lieux en mars dernier. Tout était en chantier et je dois avouer que l’on a eu peur de ne pas pouvoir faire la rentrée! On a eu chaud (elle rit)… Aujourd’hui le cap est passé, il y a encore quelques petits aménagements à faire notamment avec les bus. Mais bon, il faut que les choses s’organisent doucement. La rentrée n’était qu’il y a une semaine… Au départ, mes filles Emma (5 ans) et Emilie (8 ans) avaient un peu peur de découvrir un nouvel environnement. Elles avaient un peu peur que leurs classes soient éclatées. La grande a gardé sa classe intacte mais pas la petite, il faut donc un temps d’adaptation pour elle… comme pour tout le monde.»
Sarah Melis
L’école centrale de Clausen, ce sont cinq sites scolaires réunis pour former une seule école. Construite sur le terrain du service de la voirie de la Ville, qui l’utilisait jusqu’en 2010, elle est située aux contreforts du rocher du Bock, dans une courbure de l’Alzette. Les deux bâtiments, modernes, design, blancs, ont été conçus par l’agence JSWD-Architekten. Ils sont reliés par une passerelle placée au-dessus de l’Alzette entre la montée de Clausen et l’allée Pierre-de-Mansfeld.
Pour Colette Mart, «la difficulté a résidé dans le fait de respecter les normes afin que le quartier reste dans le patrimoine de l’Unesco. Il ne fallait pas que l’établissement dénature ce quartier historique de Luxembourg.» C’est ainsi qu’après avoir lancé un appel d’offres pour le concours d’architecture en 2008, ce n’est que presque dix ans après que le projet a vu le jour, le projet final ayant été validé par l’Unesco en 2013, et les travaux ayant commencé en 2014.
Ainsi, dans le premier bâtiment, l’école accueille les enfants de cycle 1 dans six salles de classe, avec également une salle de repos et une cuisine. L’autre bâtiment accueille ceux des cycles 2 à 4, dans 16 salles de classe et dispose également d’une salle de bricolage, d’une bibliothèque, d’une salle des professeurs et d’une salle de réunion. Outre une architecture aux allures futuristes, ce sont aussi des infrastructures sportives qui ont été construites «afin que les enfants et les parents n’aient pas besoin de se déplacer lorsqu’ils voudront faire du sport», selon l’échevine. Un gymnase modulable est accessible depuis la place située entre les deux bâtiments au bord de l’Alzette et depuis le bâtiment 1. Il permet aux enfants de pratiquer du basket, du volley, du badminton, du handball ou de la gymnastique.
Le décompte prévisionnel communiqué par la Ville s’élève à 23 850 000 euros (toutes charges comprises, hors honoraires).
