Dans les salles de cours ou les auditoires, l’université toute neuve de Belval regorge de matériel high-tech. Ici, pas de tableau noir ni de craies… c’est sur les murs que l’on écrit ! Enfin, lorsque l’on ne suit pas les documents projetés par les professeurs sur les écrans géants. Guy Spenner, ingénieur et chef de projet du Fonds Belval, s’est chargé de la visite.
En arrivant à l’Uni
Dès l’entrée dans le hall de la Maison du savoir, on se retrouve nez à nez avec du matériel de haute technologie. Tous les étudiants lèvent la tête vers l’écran géant, qui donne tous les intitulés et les salles des cours de la journée. « Au rez-de-chaussée, toutes les salles sont indiquées, mais chaque étage a droit à une version qui lui est propre. Les informations sont ensuite reprises sur un petit écran devant la porte de la salle concernée », explique Guy Spenner.
Dans les salles de cours
Il existe trois tailles de salles : 20, 30 et 50 places. Mais elles fonctionnent toutes sur le même modèle. Tout a été réfléchi, à commencer – bien sûr – par le bâti. Les caissons qui ceignent la tour ont été étudiés en soufflerie à Aix-la-Chapelle pour analyser leur comportement en cas de tempêtes. « Même en cas de vents forts, ça ne siffle pas! », assure Guy Spenner. Les plans et volumes ont été déterminés à la suite de simulations d’ensoleillement et de comportement thermique, ce qui a permis d’éviter d’installer une ventilation mécanisée.
Dans les salles de cours, c’est au professeur de choisir l’orientation de sa salle. Il n’y a ni tableau noir, ni projecteur fixe suspendu au plafond pour cadrer définitivement le sens des chaises. Pourtant, à l’origine, ce n’était pas prévu comme cela. La preuve? Les câbles pour brancher le projecteur qui pendent au plafond! « Les premières esquisses du bâtiment datent de 2006/2007 et le gros œuvre a commencé en 2009. Les projecteurs, ça se faisait en 2010… mais plus en 2015! Heureusement, le bâtiment est flexible. Il a d’ailleurs évolué à tous les niveaux », avance Guy Spenner.
Du coup, dans les salles, on peut écrire sur les trois murs : « Ils sont recouverts de plaques métalliques peintes de 50 centimètres du sol à 2,20 mètres de hauteur. Le professeur peut utiliser des crayons spéciaux qui s’effacent avec une simple brosse et un spray. » Comme les murs sont magnétiques, on peut y fixer des documents avec des aimants.
Chaque salle peut également profiter d’un (ou deux, si besoin) écran LCD de 80 pouces, monté sur un chariot réglable en hauteur. « Avec tout cela, les professeurs peuvent organiser leur classe comme ils le veulent », promet l’ingénieur. Tous les accessoires (crayons, brosse, spray, aimants, télécommande, câbles…) sont rangés dans une mallette que les enseignants peuvent retirer au rez-de-chaussée.
Dans les auditoires
Quatre capacités d’amphis sont disponibles : 90, 250, 240 et 750 places. Contrairement aux salles de cours, ils sont climatisés, « mais chacun l’est indépendamment des autres, avec une prise d’air juste en dessous, puisqu’ils sont situés en porte-à-faux par rapport au bâtiment, ce qui limite la longueur du câblage ».
Dans les petits auditoires, les projecteurs sont dotés d’une optique spéciale avec des jeux de miroirs qui permettent de les installer hors du champ de vision des étudiants.
Dans les amphis plus grands, les professeurs ont droit à un pupitre plus complet : « Il y a un écran tactile de 22 pouces qui permet de tout diriger. » Le professeur peut choisir de projeter un ou deux documents en même temps, soit à partir d’une simple clé USB, soit de son ordinateur branché, ou même directement depuis le réseau interne de l’université. Il peut utiliser en même temps le rétroprojecteur numérique installé sur le pupitre. « S’il le veut, l’enseignant peut travailler directement sur un document qu’il projette, puis l’enregistrer sur le réseau pour le mettre à la disposition de ses élèves. » Du pupitre, le professeur peut également régler l’intensité lumineuse en la plaçant, par exemple, en mode «projection».
Le grand auditoire de 750 places est équipé d’un écran LED de 13 mètres de diagonale, renforcé par deux écrans latéraux. « Le système audio est celui d’une salle de cinéma, avec sept canaux et un subwoofer », décrit l’ingénieur du Fonds Belval.
Mais l’utilisation de tout ce matériel n’est-elle pas un peu trop compliquée pour les professeurs? « Nous avons organisé des séances de formation pour ceux qui le voulaient juste avant la rentrée. Mais l’utilisation est vraiment très simple. Si vous savez raccorder votre lecteur Blue-ray à la télé dans votre salon, vous vous en sortez ici! », promet-il. Vraiment?
Erwan Nonet