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BD : quand un sexto vire au cauchemar


Thomas Kauffmann, Andy Genen, Serena Boukelmoun et Fabienne Becker présentant la BD «Envoie-moi une photo» de l'Ecpat Luxembourg. (Photo : François Aussems)

L’Ecpat Luxembourg lance une BD, Envoie-moi une photo…, pour sensibiliser les jeunes aux risques d’envoyer un sexto et donner des clés aux victimes pour s’en sortir.

Ce n’est pas la BD la plus fun de l’année, mais son message est crucial et le sujet pour le moins sensible. Le dessinateur Andy Genen a d’ailleurs hésité avant d’accepter le challenge lancé par l’ONG Ecpat qui lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. Finalement, il a créé une superhéroïne, Ella, qui dans cet album de douze pages vient en aide à une adolescente. Cette dernière, désireuse de plaire à un garçon a consenti à lui envoyer une photo où l’on voit ses seins.

Le lendemain à l’école, elle est accueillie par des rires et des insultes. La photo a été diffusée sur les réseaux sociaux et sa vie s’écroule. Mais il existe des solutions que va lui donner l’héroïne, qui représente l’Ecpat. Ella devrait apparaître à l’avenir dans d’autres albums diffusés par l’ONG.  Pour l’aider dans sa tâche, Andy Genen a pu prendre conseil auprès de la section des jeunes de l’ONG (Ecpat Youth Together) : «Jamais je n’ai autant dû reprendre une BD pour réussir à faire passer un maximum de messages tout en étant réaliste.»

Quand une photo est diffusée sur internet, il est nécessaire d’agir au plus vite. Car «si elle circule dans l’enceinte du bâtiment, on peut encore la retirer et peut-être la faire disparaître. Si elle sort de ce cadre, on n’a plus de contrôle et elle peut se retrouver sur des sites pédopornographiques», insiste le directeur de l’Ecpat, Thomas Kauffmann.

Distribuée dans les classes du fondamental avant les fêtes de Noël

Ce livre devrait être distribué avant les fêtes de Noël dans les classes dès la dernière section du fondamental. Car c’est à cet âge que les enfants sont le plus vulnérable et commencent à avoir un smartphone. Diffuser une photo d’un mineur nu est illégal et l’acte est d’autant plus grave s’il y a un chantage derrière. C’est souvent le début pour la victime d’un harcèlement quotidien qui peut entraîner au suicide.

Or les sextos (ou sexting) se généralisent à une vitesse phénoménale chez les plus jeunes, selon les associations et la police, et les victimes osent rarement parler car elles ont honte. Les parents sont souvent dépassés par une technologie en constante évolution. Cet outil devrait permettre de passer un message de prévention  de façon plus audible.

Audrey Libiez

Retrouvez le dossier complet dans Le Quotidien de ce mardi.

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