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406 écoliers sur le tatami : record battu !


Le judo est entré dans la vie de 24 classes eschoises grâce à Frédéric Georgery et Lynn Mossong. Mardi, il y avait 406 élèves à Lallange ! (photo Isabella Finzi)

Près de 30 classes eschoises ont pu profiter des enseignements de judokas de très haut niveau pendant toute cette année. Mais plutôt que d’apprendre les techniques, il était plutôt question d’en saisir les valeurs et de les mettre en application… Également en classe!

Le judo devrait-il faire partie intégrante des programmes scolaires? À écouter parler Frédéric Georgery, ex-entraîneur national qui coache toujours une bonne partie des meilleurs judokas et judokates du pays, on ne pourrait que voter oui! «C’est un sport qui fonctionne avec un certain nombre de valeurs strictes comme la politesse, le respect, le courage, le contrôle de soi… et ce sont justement ces valeurs que nous voulons promouvoir dans le cadre de ces sessions», explique-t-il.

Mardi, à Lallange, pas moins de 24 classes des cycles 2 à 4 (et une de cycle 1) occupaient ainsi les 700 m² de tatami posés sur le parquet. «Aujourd’hui, c’est un peu la cerise sur le gâteau, apprécie le judoka. Nous avons réuni tout le monde pour deux heures de cours, histoire de battre le record de l’an passé.» Le pari est réussi haut la main, puisque après 320 jeunes en 2014, ils étaient 406 cette année à réaliser les exercices de la pieuvre ou de la tortue!

Les cours ont eu lieu pendant l’année scolaire, sur un trimestre. Chaque classe a eu le droit de 8 à 10 sessions. Les élèves étaient encadrés par des instructeurs hautement qualifiés. Frédéric Georgery a notamment collaboré avec Lynn Mossong, championne nationale des moins de 70 kg, qui a déjà à son actif plusieurs podiums dans des épreuves de Coupe du monde et qui vient aussi de remporter la médaille d’or aux Jeux des Petits États d’Europe (JPEE) qui avaient lieu au début du mois en Islande.

Avec un programme basé sur des petits exercices mettant en valeur l’esprit de coopération et d’entraide, c’est vraiment la mentalité qui est mise en avant. «On remarque que lors des deux premiers cours, tous sont très individualistes. Mais ils comprennent vite que l’on est plus fort ensemble que tout seul. Dans les jeux, toutes les morphologies ont leur rôle à jouer : petits, moyens, costauds… On ne réussit que parce que tout le monde s’y met!»

La discipline du judo à l’école

Autre exemple, il n’y a ici aucune distinction entre les garçons et les filles. Chacun se lance dans les mêmes actions. Là aussi, l’évolution des mentalités est perceptible, apprécie Frédéric Georgery.

Petite carotte supplémentaire, lorsque les enfants travaillent bien au judo, ils reçoivent une ceinture en guise de récompense. Mais celle-ci n’est jamais acquise définitivement : si l’enfant se tient mal en classe, les instituteurs peuvent la lui enlever. Un moyen de pression pas inutile, étant donné que les plus performants au judo sont assez souvent les plus turbulents! «Notre objectif, c’est qu’ils deviennent aussi disciplinés à l’école qu’au judo, assure l’entraîneur. C’est pour cela que nous voulons lier une relation étroite avec les enseignants. Quand nous avons connaissance de problèmes à l’école – si un enfant est difficile en classe ou si un autre en est le souffre-douleur, par exemple –, le judo peut apporter des réponses.»

Et visiblement, les effets sont bénéfiques si l’on se fie au fait que les instituteurs réinscrivent leur classe presque systématiquement chaque année et que la liste d’attente est très longue. Il n’y a donc aucune raison pour que cette initiative disparaisse, l’an prochain. Une nouvelle classe d’âge découvrira ainsi les bienfaits du sport, et du judo en particulier.

Erwan Nonet

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