Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
« Il y a un laisser-aller des conducteurs à Thionville mais pas un laisser-faire. » Plein phare sur la situation avec la commissaire centrale adjoint de Thionville et le directeur de la police municipale.
Provoquer un électrochoc. Sanctionner, histoire d’amener à une prise de conscience, espérée la plus large possible. Le constat est là : trop de laxisme de la part des conducteurs à Thionville. Alors en mairie, à la police municipale et nationale, on roule dans le même sens. Il est question de durcir la méthode, en procédant à plus de surveillance.
« Rien que pour le premier semestre 2016, nous comptabilisons 502 excès de vitesse », relate Laurent Cavalieri, à la tête de la police municipale. « De loin l’infraction routière la plus constatée à Thionville centre et ses quartiers-villages », abonde Audrey Jeandel, la commissaire central adjoint de Thionville, qui confime que « dans le top 3 des infractions constatées par la Nationale, c’est effectivement la vitesse qui prend la tête ». Contre « ce laisser-aller », ses hommes, comme ceux de Laurent Cavalieri, procèdent alors à « des contrôles pas forcément très longs, mais très visibles. On se coordonne au maximum ». Pas forcément du goût des plus véloces des automobilistes, qui minimisent souvent cet écart au code la route.
Sur le papier, n’importe quel axe routier peut être concerné par ce qui est devenu un point noir pour la ville. Mais « les boulevards Foch et Clemenceau, l’Avenue de la Libération, la route de Metz et l’Allée Raymond-Poincaré » constituent autant de zones de prédilection pour ceux qui laissent filer leur auto. Les jumelles prennent sur le vif. Et permettent parfois de repérer d’autres infractions connexes.
Sur le listing des contraventions dressées par la « municipale » suivent en effet en 2e position le téléphone au volant, puis dans l’ordre le défaut de contrôle technique, le non-respect de la signalisation routière, le non-port de la ceinture de sécurité, les feux rouges grillés, les stops non-marqués, les sens interdits, le refus de priorité à un piéton. « A bord de leur voiture, les conducteurs sont dans leur bulle. Ils conduisent en ville par routine », résume Laurent Cavaleri. Du côté de la Nationale, l’alcool – « pas forcément de gros taux » – et les stups talonnent les excès de vitesse, puis les défauts de pièces (carte grise, permis, assurance, contrôle technique).
Autant de manquements qui ne sont pas près de passer à travers les grilles, avertissent les forces de l’ordre, face à ces mauvais chiffres.
Emmanuel Correia (Le Républicain Lorrain)
