La sécurité a été renforcée à la gare après les attentats de Bruxelles.
La déflagration des deux bombes de l’aéroport de Zaventem et de l’explosion d’une autre charge à la station de Métro Maelbeek a eu des effets bien au-delà de Bruxelles. Les autorités françaises ont mobilisé des effectifs supplémentaires dans les heures qui ont suivi et déployé 1 600 policiers et gendarmes avant de demander aux préfets «de prendre les dispositions nécessaires pour renforcer la vigilance dans les gares, les transports en commun, les aéroports et les ports», avait déclaré Bernard Cazeneuve le 22 mars.
En Moselle, la question de Lorraine airport est réglée puisque les installations sont fermées pendant les travaux de réfection de la piste. Reste la gare de Metz. «Depuis Bruxelles, ça a été renforcé», constate un des salariés du café Select. «L’armée revient», a-t-il ajouté entre deux clients derrière le comptoir de son établissement très fréquenté ce week-end.
Une attention aux bagages abandonnés
De soldats, il n’y en avait visiblement pas entre 15 h et 16 h samedi dans les halls très peuplés. Chez le marchand de journaux, on ne semble pas non plus avoir vu de militaires. Pourtant, ils sont bien présents. Tenue de combat, la main sur le fusil, le gilet pare-balles sur le dos, ils patrouillent dans et autour des installations. La fréquence des passages (comme le volume des effectifs) n’est pas comparable à un site bien plus sensible encore comme Roissy-Charles-de-Gaulle. Idem pour la police. Il n’y avait pas d’effectifs permanents visibles.
La sûreté ferroviaire (du personnel SNCF à ne pas confondre avec la brigade des chemins de fer qui est une émanation de la police nationale) est en revanche à demeure dans la gare de Metz. Elle est descendue des wagons dans lesquels elle sillonnait le secteur entre Bitche et Les Islettes (55) en passant par Longuyon et la frontière belge. Les seize agents qui tournent en 3×8 sont temporairement «sédentarisés» pour poser un œil attentif à ce qui se passe entre les gros murs et prêter «une attention particulière aux bagages abandonnés» en même temps qu’à l’étiquetage des sacs et des valises des voyageurs. Ça a plutôt bien fonctionné puisque dans l’après-midi même des attentats en Belgique, un périmètre de sécurité était établi autour d’un bagage délaissé.
La surveillance de la gare de Metz s’explique par sa taille, mais aussi sa part de trafic avec l’étranger. Des trains quittent les quais pour Trèves, Sarrebruck et Luxembourg, mais arrivent aussi du Grand-Duché pour filer vers la côte méditerranéenne. Un autre, en provenance de la ville blessée, Bruxelles, s’arrête ici avant d’atteindre Bâle. Une vraie raison d’ouvrir l’œil.
Frédéric Clausse (Le Républicain lorrain)