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Thionville : le voyage linguistique de ce lycéen colombien s’est bien prolongé…


Mateo se sent aujourd’hui presque comme chez lui à Basse-Ham. Presque… (Photo : Le Républicain lorrain)

Accueilli dans une famille à Basse-Ham depuis le 28 août 2019 dans le cadre d’un voyage linguistique, Mateo Valencia, 16 ans, veut rentrer à la «maison», en Colombie. Mais pour l’heure, les effets secondaires du Covid-19 retardent ce retour tant espéré.

«C’est devenu un membre de la famille à part entière.» Céline et Joffrey posent un regard bienveillant sur Mateo. L’adolescent partage la vie de ce couple et de son fils, Brice, 11 ans, depuis le 28 août 2019. Une éternité, en somme, pour ce jeune homme âgé de 16 ans originaire de Pereira, en Colombie. Dans un français tutoyant la perfection, Mateo Valencia revient sur les origines de ce déracinement : «Un voyage linguistique. Je suis scolarisé dans une école française en Colombie. Je voulais me perfectionner, découvrir le pays. C’était un petit rêve.» Qui, sans se muer en cauchemar, lui laissera un goût d’inachevé.

Le 4 septembre ?

Ces prochaines heures, Mateo aurait dû faire ses adieux à Basse-Ham, à sa famille d’accueil, à ses copains du lycée Hélène-Boucher. Monter dans un avion, survoler l’Hexagone, l’océan, pour retrouver les siens. Serrer ses parents dans ses bras, déguster les spécialités de son pays et songer, peut-être, sûrement, avec une pointe de nostalgie à ces neuf mois passés en France.

Finalement, il a vécu un faux départ : «Il va devoir attendre la réouverture des frontières internationales. Sa mère a anticipé en lui réservant un billet d’avion pour le… 4 septembre», souffle Céline, peinée pour le jeune homme. Mateo garde le sourire. Un sourire crispé, sans doute.

«Si triste pour lui»

Le Sud-Américain pensait voir le bout du tunnel. Comme tout le monde, il s’est confiné. Trois mois, trois longs mois traversés dans le jardin de ce foyer d’accueil : «On a bricolé, ensemble. C’est un bon garçon, calme et mûr», décrit Joffrey. C’est vrai qu’il paraît rassurant. Au plus fort de la crise, loin de sa famille, il s’est efforcé d’envoyer des nouvelles rassurantes en Colombie : «Il ne fallait pas les alarmer.» Aujourd’hui, alors que la pandémie s’est fortement délocalisée sur le continent américain, la peur a changé de camp. Juste retour des choses, ses parents ne s’attardent pas sur la situation sanitaire : «Il y a des morts, de nombreux cas de contaminations. Mais ils me disent que tout va bien.» C’est sans doute mieux ainsi.

Ne pas sombrer dans le catastrophisme. Se dire que tout va bien, taire ses frustrations même si certaines ne peuvent être contenues : «Je suis si triste pour lui, laisse échapper Céline. On avait prévu de lui faire découvrir le pays aux beaux jours. Qu’il reparte avec de belles images en Colombie.» Au final, il repartira avec celle d’une famille d’accueil «remarquable. Ils m’ont si bien accepté».

J.-M. C. (Le Républicain lorrain)

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