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Superbus Micheville-Esch : Casoni dénonce l’imbroglio transfrontalier


Le conseiller départemental pointe un lancement de projet bancal tant sur le forme que sur le fond (Photo d'archives : Alain Rischard).

« Visiblement les autorités luxembourgeoises savent ce qui est bon pour notre territoire ». L’annonce d’une liaison en bus à haut-niveau de services (BHNS) entre Villerupt-Audun et Esch, en solo mercredi soir par les autorités luxembourgeoises (le ministre Bausch et le bourgmestre d’Esch selon le communiqué officiel), interpelle le conseiller départemental Alain Casoni. Sur la forme comme sur le fond.

Alain Casoni, via un communiqué, salue la reconnaissance « enfin » de la « nécessité d’un transport collectif sur le territoire transfrontalier ». Mais il souligne différentes incohérences :

• Temporalité des travaux : « Ce BHNS ne sera pas totalement opérationnel avant 2035. A ce moment le nombre de travailleurs frontaliers  aura encore augmenté de façon considérable, en particulier ceux empruntant la RD16 ( reliant Aumetz à Audun le Tiche).Ces derniers ne se compliqueront pas la vie à rejoindre Micheville pour prendre le BHNS et il est fort probable qu’ ils préféreront continuer en voiture vers Luxembourg-ville ou rejoindre le tram rapide sur l’arrêt de la zone d’activité de Monkeler (Schifflange), saturant ainsi encore davantage la traversée d’Audun le Tiche comme le début de l’Autoroute A4 ».

• Feuille de route : « Le corridor multi modal (NDLR : la possibilité pour le bus de sortir de sa voie dédiée pour irriguer tout le territoire du Pays-Haut Val d’Alzette) n’est pas du tout envisagé sur la partie française » pour le moment. Alain Casoni note qu’en mars 2018, au moment des premières esquisses du projet, le projet initial du ministre des Transports luxembourgeois François Bausch « ignorait royalement la partie française ».
Ce que Le Quotidien peut confirmer, puisqu’à l’époque l’un de nos journalistes avait clairement posé la question de la dimension transfrontalière du projet de tram rapide Esch-Luxembourg. Et le ministre François Bausch avait répondu au doigt mouillé : « Ce n’est pas loin, on peut imaginer des liaisons en bus ».
Sur la forme de l’annonce, « au-delà de quelques échanges avec les techniciens de l’Etablissement public de l’Alzette Belval », Alain Casoni n’a jamais eu connaissance d’une « quelconque concertation avec les élus directement concernés par les impacts de ces décisions ». « Mais visiblement les autorités luxembourgeoises savent ce qui est bon pour notre territoire », tance Alain Casoni, « d’autant plus que leurs homologues français restent totalement absents ( ou muets) sur ces sujets. » L’élu évoque différents courriers transmis sur le dossier depuis 2018, tant à la préfecture (NDLR : représentant de l’état en région en France) qu’à la région Grand-Est.

• Un lancement révélateur d’un territoire à deux vitesses : « À  l’heure où tout le monde chérit le terme d’agglomération transfrontalière, on nous présente un projet pour l’avenir où les modes de transports restent différents d’un côté et de l’autre de la frontière : tram rapide et couloir multimodal au Luxembourg, bus et voiture sur le versant français ». Alain Casoni, une fois de plus, regarde ce qui se passe sur l’autre plus grand bassin frontalier d’Europe de l’Ouest : « Genève et la Haute Savoie ont eu là bas l’intelligence de mettre en place aussi un Tram rapide, le ‘Léman Express’ desservant tout aussi bien la partie genevoise que la partie française ».

Alain Casoni conclut que ce lancement met en lumière une « conception étriquée de la coopération transfrontalière de la part de nos voisins luxembourgeois, ce qui ne vaut pas mieux que l’absence de volonté de coopérer dont les autorités françaises ont fait preuve sur ce dossier ».

Le Quotidien

Retrouvez aussi l’entretien avec le ministère de la Mobilité luxembourgeois sur le sujet.

 

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