Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un spectacle dans le spectacle, voilà ce que promettent les marionnettes géantes de la compagnie Paris-Bénarès, venues de Puciel (Loire-Atlantique) dans le cadre du 26e Festival des arts de rue de la Saint-Paul ce week-end à Sarreguemines. Son responsable, Patrice Verquère, nous en dit plus.
Qu’est-ce qui va surprendre les gens avec ces vaches sacrées ?
« Cela ressemble à une machine, mais c’est une marionnette, ce sont des vaches indiennes, que ce soit dans la conception, la décoration ou la musique. Elles sont très réalistes, avec des yeux rouges où tout est articulé, que ce soit la tête ou les pattes. Malgré le fait qu’on voit bien qu’il s’agit d’une machine, les gens ont envie de croire qu’elles sont vraies».
Ce sont des marionnettes que vous concevez vous-mêmes ?
« Tout est construit chez nous à l’atelier. Les vaches sont assez récentes, ce sont les dernières de la compagnie et ont effectué leur première sortie en mars 2016. Nous sommes huit à les manipuler, deux personnes qui dirigent les têtes, quatre pour les pattes, une autre personne avec une télécommande chargée de la direction et les yeux des deux marionnettes, et une autre personne à la technique au cas il y a un souci. Cette dernière fait aussi l’avancement avec le talkie-walkie, signalant si un obstacle se présente ».
L’idée est à la fois de surprendre et de proposer une ambiance, donc ?
« La réponse est dans le regard du public, et pas seulement chez les enfants, il y a aussi les bricoleurs que ça interpelle qui se demandent comment, avec de la ferraille du bois et de la résine, on peut créer quelque chose d’aussi réaliste. Souvent, les gens ont tendance à vouloir les caresser alors qu’ils caressent du bois. Même nous quand on passe à côté, on leur fait un petit câlin, comme si elles ét aient vivantes. »
Est-ce simple à manipuler ?
« Il y a besoin que ces marionnettes soient sécurisées, elles sont quand même grosses et lourdes, le gros de la machinerie est costaud, c’est lié à la décoration. Pour acheminer ces vaches, on enlève les têtes, les cous, le matériel électrique, il y a une heure et demie de montage. Le gros de la structure est tiré sur une remorque. »
Comment réagissent les gens à la vue des vaches sacrées ?
« Le fil rouge est l’Inde parce qu’on aime bien cet univers, et l’idée est d’amener un voyage pendant quelques instants. Les gens se sentent un peu ailleurs. Pour la durée, on est limité par la réserve d’essence dans le groupe électrogène. Les vaches reposent sur une structure en ferraille qu’on laisse rouiller un peu. Le premier regard des gens se pose sur les marionnettes, ensuite ils regardent le corps, après les gens s’intéressent à la structure, qui n’a rien de vraiment droit, tout est courbe. Elle se fond dans la masse, après il y a les manipulateurs derrière. Il y a un peu de motorisation, mais toujours manipulée par les hommes qui sont derrière. C’est un amas de plein de systèmes différents, le ruminement des vaches est un moteur d’essuie-glace placé sur une petite coulisse, cela va du tout petit moteur pour les yeux au gros moteur pour l’avancement. »
