Il avait presque disparu il y a 35 ans, mais, depuis quelques années, le vignoble messin se réveille sous l’impulsion de vignerons audacieux. Tant mieux, car la vigne a ici aussi une longue histoire.
L’âme du pays messin
Metz, une ville de vin? Il ne faut pas exagérer, nous ne sommes pas à Beaune, Épernay ou Saint-Émilion! Mais en 1850, la situation était vraiment tout autre.
Si, aujourd’hui, l’AOC Moselle représente 170 hectares plantés sur 46 kilomètres (16 vignerons, 350 000 bouteilles par an), il y a 170 ans (à l’époque de sa superficie maximale), ce sont près de 40 000 hectares qui étaient travaillés, essentiellement sur les versants des cuestas lorraines (Côtes de Meuse, Côtes de Moselle…) : plus que la Bourgogne ou la Champagne actuelles!
Mais à la fin du XIXe siècle, le vent tourne. La concurrence des vins du Sud qui viennent par le train, la guerre de 1870 et ses conséquences aussi territoriales qu’économiques (les raisins sont transformés en Sekt, le mousseux allemand) et un contexte de surproduction générale entraînent un déclin brutal.
La perte des débouchés champenois en 1908 (dû à la fixation de l’aire de l’appellation) puis du marché allemand en 1919, couplée à ...
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