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Morhange rêve de l’Unesco


Le cimetière militaire allemand de Morhange pourrait un jour être inscrit à l'Unesco. (photo Philippe Derler / RL)

Des sites de la bataille de Morhange et de la Grande Guerre sont en lice pour être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Metz convoite aussi ce Graal, mais tout le monde ne pourra être satisfait…

Marie-Madeleine Damien a soulevé un sacré enthousiasme lors du conseil municipal de Morhange (à 50km au sud-est de Metz) qui vient d’avoir lieu. Cette géographe, enseignante et chercheuse à l’université de Lille 1, y a présenté un projet ambitieux, porté par l’association dont elle est vice-présidente, Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre, et dont le conseil départemental de la Moselle est membre depuis 2011.

Celle-ci cherche à faire inscrire des sites du front occidental de la Première Guerre mondiale (qui vont de la mer du Nord à la Suisse) sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Quatorze départements sont partenaires du projet auquel prennent part aussi les voisins belges.

En Moselle, six sites funéraires et mémoriels sont concernés, au milieu de dizaines d’autres recensés sur un véritable chapelet s’étendant autour des frontières avec la Belgique et l’Allemagne. Il s’agit de la nécropole de Riche, du cimetière allemand de Morhange, de la nécropole de Cutting, de la nécropole et du cimetière de Lagarde, de Metz Chambière et du cimetière des prisonniers de Sarrebourg.

Trente pour cent de visiteurs en plus

Tous ont un rapport avec la bataille de Morhange d’août 1914, épisode capital et sanglant du début de la Grande Guerre. Côté lorrain, on retrouve aussi –  entre autres  – les nécropoles de Verdun, de l’Argonne, la butte de Vauquois ou encore Pierrepont.

À Morhange, le professeur Damien n’a pas eu à forcer son argumentaire. Une seule phrase a suffi à convaincre les élus municipaux, majorité et opposition mêlées  :  « Un dossier Unesco, c’est 30  % de visiteurs en plus… » Autant dire que la ville et son maire, Jacques Idoux, devraient se lancer sans réserve, même si la question des périmètres exacts qui seront concernés par cette inscription sera encore discutée dans les semaines à venir.

Les sites lorrains de la Grande Guerre sont donc en lice pour une bataille qui s’annonce rude, avant d’obtenir le label de l’institution internationale basée à Paris. En janvier 2014, tout comme l’avait fait la Belgique dès 2002, la France a inscrit les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale sur sa liste indicative. Cela ne garantit en rien une inscription définitive par l’Unesco, loin s’en faut. Car chaque pays ne présente que deux dossiers de sa liste indicative par an au maximum, dont un doit être un site naturel.

Metz fait aussi partie des 37  candidats français, en compagnie de quelques endroits prestigieux, dont certains attendent leur tour depuis longtemps  : le site des mégalithes de Carnac (1996), le château de Vaux-le-Vicomte, (1996), la Camargue (2002) ou encore les plages du Débarquement (2014). Mais les lieux de la Grande Guerre possèdent un allié de choix, pour trois ans encore, légitimant leur présentation  :  le centenaire du conflit.

Philippe Derler (Le Républicain lorrain)

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