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Mondelange : jugé pour agression sexuelle sur sa petite sœur


La petite fille est coupée de sa famille depuis plusieurs mois. Le signalement des éducateurs remonte à l’été 2020. Photo ilustration

Le prévenu de 22 ans nie toute agression sexuelle sur sa petite sœur de 7 ans, commise dans l’intimité familiale à Mondelange. Il est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Thionville. Le procureur requiert deux ans de prison, dont un an ferme contre le grand frère.

La petite fille a 8 ans aujourd’hui. Elle est placée dans un centre de l’aide sociale à l’enfance depuis plus de deux ans. À l’été 2020, la fillette rentre dans sa famille tous les quinze jours, auprès de ses parents et de ses frères, à Mondelange. Mais son comportement alerte les éducateurs.

Ils décrivent une attitude sexualisée, des gestes et des postures inadaptés. Elle racontera aussi à la psychologue que son grand frère touche son corps, elle montre ses parties intimes, mime une pénétration digitale. Elle s’exprime mal, elle a des problèmes d’attention.

La petite présente un retard mental, des carences affectives. Un expert psy, mandaté dans le cadre de l’enquête, estime que son témoignage est fragile, mais qu’il est plausible. La famille, elle, refuse d’y croire. Le grand frère est pourtant poursuivi pour agression sexuelle sur mineure. Il vient de comparaître devant le tribunal correctionnel de Thionville.

Silhouette costaude, vêtu de noir, cheveux courts, il continue de nier à la barre. Il rappelle son attachement à sa petite sœur. Il a 22 ans, il est « son parrain, son protecteur ». « Comment une fillette peut-elle décrire de tels gestes si elle ne les a pas subis ? », interroge le président du tribunal. « Je ne sais pas », répète-t-il. « Ça fait mal tout ça. »

Une enfant en souffrance

L’avocate de la fillette dépeint une enfant en grande souffrance. « Elle a une violence en elle », rapporte Me Laura Jorrot. « Sa famille lui a tourné le dos, les institutions aussi, cela fait trois ans qu’elle est bloquée en centre de transition, car aucun foyer ne peut gérer son comportement. Elle n’a aucun suivi psy et une prise en charge quasi nulle. Elle est seule au monde », poursuit l’avocate. Elle réclame 6 000 euros de dommages et intérêts.

Le procureur de la République renchérit. Il estime que les professionnels du Centre départemental de l’enfance sont formés pour repérer des agissements anormaux et recueillir la parole de jeunes victimes. Il requiert deux ans de prison contre le prévenu. Dont un an ferme, aménageable sous bracelet, et un an avec sursis soumis à l’obligation de se soigner pendant trois ans.

« On va le condamner alors qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il a fait, ni quand, ni dans quelles conditions », s’emporte l’avocat du grand frère, Ylies Berrahou. Il évoque des propos flous, une enquête rapide. Il parle d’une fillette sous influence, coupée des siens. « On lui a dit qu’il fallait qu’elle parle, qu’elle dénonce. » La défense plaide la relaxe.

Le tribunal rendra sa décision le 9 novembre.

F.T (Le Républicain Lorrain)

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