Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Selon une enquête menée par Metz-Métropole, les cyclistes ne se sentent pas en sécurité dans leurs déplacements et estiment qu’il n’y a pas assez de pistes. Le schéma directeur cyclable de l’agglo tiendra compte de ces critiques.
Des points noirs
Dans le cadre de la révision du Plan de déplacement urbain (PDU), et notamment de l’élaboration de son schéma directeur cyclable, Metz-Métropole a réalisé une enquête en ligne en novembre auprès de 1 200 cyclistes pour connaître « leurs ressentis et leurs attentes ».
Il s’avère que 78 % personnes trouvent qu’il est « agréable » de faire du vélo. Cependant, 75 % des sondés affirment qu’« ils ne se sentent pas en sécurité dans leurs déplacements » et 90 % estiment qu’il n’y a pas assez de pistes cyclables ni de bandes de signalisation. Petits extraits du cahier de doléances.
PEU DE SIGNALÉTIQUE. — Les pistes cyclables, quand elles existent, ne sont pas toujours visibles.
« À la gare, par exemple, il n’y a pas de panneaux du fait des contraintes architecturales. Les cyclistes ne savent pas où rouler », rapporte Marie-Anne Isler Beguin.
LES ENTRÉES DE VILLE. — Les cyclistes qui se rendent au travail à vélo empruntent les itinéraires les plus courts : celui des voitures.
Or, les principales pénétrantes sont dangereuses. Le boulevard Paixhans, la rue de Pont-à-Mousson, l’avenue André-Malraux, qui propose une piste cyclable discontinue sur laquelle stationnent les voitures, ou encore le boulevard Saint-Symphorien ne sont pas particulièrement accueillants pour les deux-roues.
Itinéraires bis ou réaménagements, il faudra trancher.
La loi stipule désormais qu’en cas de réalisation ou de rénovation voies urbaines, les itinéraires cyclables sont désormais obligatoires : « On va donc en réaliser avenue de Hautecloque », précise l’élue.
DES RUPTURES DE PISTE. — La véloroute qui s’interrompt brutalement à Vaux et Jussy ; des pistes cyclables qui s’arrêtent à la frontière des communes, voilà qui oblige à prendre des risques, à descendre du vélo… ou à ne pas le prendre du tout !
OÙ STATIONNER ? — C’est aussi une question récurrente. « Je veux bien prendre mon vélo pour aller en ville. Mais où le garer sans me le faire voler ? »
Des solutions
DE LA COUTURE. — Metz-Métropole va « faire de la couture : remailler le réseau existant partout où il est interrompu. Il faudra trouver des solutions aux grands obstacles : Moselle, autoroute, voie ferrée. Mais aussi les dénivelés comme à Saint-Julien-lès-Metz », indique Cyrille Densa, chargé d’étude au Pôle mobilité. D’ici 2020, le réseau de pistes cyclables, qui propose actuellement plus de 100 km, devrait ainsi bénéficier de 87 km supplémentaires.
VERS LE TRAVAIL ET L’ÉCOLE. — Metz-Métropole veut favoriser les trajets domicile-travail, et, pour ce faire, « cibler les zones d’emploi par secteur afin de développer les pistes en conséquence », appuie Marie-Anne Isler Beguin. De la même façon, le Pôle mobilité va s’attacher à desservir les établissements scolaires. Par exemple, la commune du Ban-Saint-Martin souhaite établir une connexion vélo entre la digue de Wadrineau et la pointe du Saulcy pour ses étudiants. L’agglo lance, cette année, une étude de faisabilité. D’autres communes, telles que Pouilly, Cuvry, Coin et Augny, pourraient également envisager d’être reliées un jour à Marly ou à Metz-Magny.
DU STATIONNEMENT APPROPRIÉ. — Ajouter des arceaux en ville, c’est bien. « Mais certains arceaux près des stations Mettis ne fonctionnent pas pour des problèmes de sécurité. On doit réfléchir aux pôles d’échanges les plus judicieux, et mettre en place un stationnement sécurisé comme à la gare », déroule Cyrille Densa. « En outre, le cycliste n’a pas toujours intérêt à troquer son vélo pour le Mettis : il est souvent plus rapide. Il faut alors lui permettre d’arriver au plus près de sa destination. » Autant de pistes à creuser ces dix prochaines années. Le schéma directeur cyclable permettra de « prioriser les itinéraires » et de programmer leur mise en chantier.
Céline Killé (Le Républicain Lorrain)
