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Metz : la générosité va de soi… encore plus à Noël


(Photo : RL)

Ceux que la vie a privés de toit étaient la cible, samedi, de généreux donateurs plus nombreux qu’à l’accoutumée. On n’a pas de statistiques, mais il semble qu’à la veille de Noël, les passants partagent volontiers. C’est toujours ça.

Oh la la ! Oh la classe ! Merci beaucoup, vous êtes vraiment sympas, c’est très gentil. » Anaïs-Anne-Sophie, trop jeune pour faire la manche, a tendu les mains plus d’une fois, samedi. Rue des Clercs, à Metz, les visites d’inconnus sur son petit lopin de pavé ont été plus fréquentes qu’à l’accoutumée. On entamait également volontiers quelques conversations de courte durée, comme ça, juste pour un instant de partage. Un groupe de généreux Messins lui a remis un billet de 50 €, fruit d’une collecte spontanée, avant que des jeunes femmes ne lui offrent le contenu de leurs courses.

Shelbie, Kenza et Claudia, d’Action froid, ont fait de même, des sacs en main remplis de nourriture, mais pas que… « Vous voulez une trousse avec tout le nécessaire de toilette ? » Une autre raison de se réjouir pour la jeune femme qui a évidemment acquiescé.

Samedi, c’est une générosité spontanée qui s’est exprimée dans les travées de la ville. En cette veille de Noël, les promeneurs avaient sans doute plus de mal à frôler ces sans-abri sans leur laisser une pièce, un sandwich et même des croquettes pour leur compagnon poilu ! « C’est ainsi chaque année, souligne Claudia, du petit groupe féminin Action froid. Les gens sont plus sensibles à la question des SDF, mais il faut leur rappeler que ça n’est pas suffisant. Ces personnes sont dehors toute l’année, pas seulement à Noël ! » On en prend bonne note tandis que la jeune Sarregueminoise retient Lilite, son molosse blanc pour lequel les croquettes tombent littéralement du ciel.

Pascal, lui, n’en revient pas non plus. Chaque année, c’est pareil. Noël révèle à chaque fois un peu plus de vocations de prétendants à la charité. Il est connu sur Metz. Et remercie les commerçants d’être plutôt sympas avec lui alors qu’il pose quotidiennement ses effets et ses couvertures sur leur trottoir. « Franchement, c’est plutôt cool. Du moment qu’on ne fait pas d’histoires, ils me laissent faire. D’ailleurs, je n’oublierai jamais les gens qui m’ont aidé. » Ce groupe d’inconnus venu de nulle part, des billets en main, dont il s’est saisi sans trop y croire, l’a beaucoup ému. « C’est génial, ce que vous faites, merci beaucoup. » Une fois ces pères et mères Noël disparus, Pascal annonce : « Vous savez quoi ? Demain, je ne vais pas être obligé de venir m’asseoir là. Cet argent va me permettre quelques petites choses. C’est cool. Ils sont sympas. »

Il reviendra sans doute après-demain. Comme Anaïs-Anne-Sophie et tous les autres. Mais qu’ils aient profité ou pas de l’altruisme du passant, ils restent des êtres vulnérables, agressés quotidiennement par les intempéries. En cas de doute sur l’état de santé d’une personne sans abri, en période de grand froid notamment, pensons à composer le 115.

S.-G. S. (Le Républicain Lorrain)

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