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Les parents du bébé mort de soif risquent 5 ans


La petite fille avait été retrouvée morte dans sa chambre sale, non aérée et dont la température avoisinait les 30 degrés. (illustration AFP)

Une peine de 5 ans de prison a été requise mardi à Nancy à l’encontre d’un couple poursuivi pour privation d’aliments ou de soins ayant entraîné la mort de leur enfant de 9 mois en juin 2013 près de Toul (Meurthe-et-Moselle).

« Ce n’est pas de la négligence, ce n’est pas de l’incurie, c’est de la bêtise crasse, et c’est de cette bêtise crasse qu’est morte cette enfant de 9 mois », a estimé l’avocat général, Cedric Laumone, dans son réquisitoire, fustigeant « l’égoïsme » et le « je-m’en-foutisme » des jeunes parents, qui comparaissent depuis vendredi devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle.

La petite fille, de santé fragile depuis sa naissance, avait été retrouvée morte le 19 juin 2013 dans sa chambre sale, non aérée et dont la température avoisinait les 30 degrés, à Mont-lès-Vignobles, près de Toul.

Les pompiers dépêchés au domicile du couple, un homme de 25 ans et une femme de 22 ans au moment des faits, avaient constaté le décès de l’enfant à la suite d’une « déshydratation sévère », selon les médecins légistes. Le nourrisson n’aurait pas été hydraté pendant « 12 à 15 heures ». La veille, elle n’avait pas reçu suffisamment à boire, alors qu’elle avait été promenée par son père en plein soleil dans l’après-midi.

« Égoïsme et paresse »

« Ils avaient conscience qu’ils ne s’occupaient pas de l’enfant comme il le fallait », a estimé Me Aline Vaissier-Catarame, l’avocate de la grand-mère paternelle de l’enfant, partie civile. « Ils ont laissé leur bébé mourir de soif par égoïsme et par paresse pour pouvoir satisfaire leurs petits plaisirs personnels », s’est pour sa part offusqué l’avocat du frère aîné de la fillette décédée, également partie civile, Me Grégoire Niango.

L’avocate de la mère, Me Clémence Moral, a décrit sa cliente comme « une maman aimante mais débordée par la situation », qui se sentait « rabaissée en permanence par son compagnon ». « Ce sont deux grands enfants qui ont eu des enfants un peu trop vite », a déploré de son côté Me Sophie Couronne, l’avocate du père.

Si le parquet a demandé que soit maintenue la qualification de privation d’aliments et de soins au point d’entraîner la mort et 5 ans de réclusion criminelle, l’avocat général a requis 2 ans d’emprisonnement si les faits étaient requalifiés en homicide involontaire. Le verdict est attendu mardi soir.

AFP/A.P

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