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Le prison de Metz-Queuleu pointée du doigt


La maison d'arrêt de Metz nécessite des aménagements. (photo archives RL)

La maison d’arrêt de Metz se trouve épinglée à la suite d’une visite menée le 20 juillet, mettant en évidence des problèmes de santé et de vie privée. Les services du contrôleur général des prisons critiquent sévèrement les conditions de détention au quartier disciplinaire des femmes de Metz-Queuleu.

Une détenue a parlé. Et voilà la maison d’arrêt de Metz-Queuleu épinglée par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. À l’issue d’une visite menée le 20 juillet, les services d’Adeline Hazan ont pointé du doigt le quartier disciplinaire des femmes, un endroit plongé « dans la pénombre, sans air libre, sans intimité ». L’Observatoire international des prisons (OIP), contacté par la détenue, y voit un endroit « contraire à la loi ».

À Metz-Queuleu, le quartier des femmes est une prison dans la prison. Un cube posé au centre de l’établissement, où l’espace se fait rare. Où un carré en bois d’un mètre carré permet d’écrire que la cour de promenade bénéficie d’un potager.

Une cellule standard du quartier femme.

Une cellule standard du quartier femme.

Le quartier disciplinaire des femmes, au premier étage, se compose « d’un couloir, d’un espace sanitaire et de deux pièces dotées de sas : la cellule disciplinaire et l’espace dédié à la promenade », note le contrôleur général. Le problème? Il est mis en lumière à travers la règle pénitentiaire 18.1 : «Les locaux de détention (…) doivent satisfaire aux exigences de respect de la dignité humaine et, dans la mesure du possible de la vie privée, et répondre aux conditions minimales requises en matière de santé et d’hygiène, notamment en ce qui concerne l’espace au sol, le volume d’air, l’éclairage, le chauffage et l’aération .»

Or le contrôleur général a constaté que « les WC en inox étaient surmontés d’un œilleton ne permettant aucune intimité ». L’éclairage au néon est lui jugé « très faible ». Qui plonge la cellule, «même à la fin d’une journée estivale», dans la pénombre.

Pas de cour de promenade

Une autre règle pénitentiaire prévoit que « toute personne détenue doit pouvoir effectuer chaque jour une promenade d’au moins une heure à l’air libre ». À Metz-Queuleu, les femmes envoyées au quartier disciplinaire ne voient que des murs et un plafond gris. Le contrôleur général a découvert que « l’espace » de promenade est percé de dix fenêtres, en forme de meurtrières, et qu’il s’agit « en réalité d’une pièce plafonnée et non d’une cour ».

Adeline Hazan préconise que des travaux d’aménagement soient réalisés. « Nous allons y veiller. On n’a pas encore eu de retour de l’administration pénitentiaire , indique Marie Martins, de l’OIP. Mais nous allons la relancer. Dans le cas contraire, nous irons en justice. » La direction interrégionale des services pénitentiaires de Strasbourg est restée injoignable lundi.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)

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