Le combat d’une mère pour faire enterrer son enfant à Thionville

Une mère originaire de Thionville veut récupérer le corps de son fils de 18 ans tué, dans un accident en Gironde, pour l’inhumer en Moselle. Un couac administratif l’en empêche.

Nathalie Schnell est plongée dans une peine inimaginable depuis la mort de son garçon de 18 ans, Yan, survenu dans un accident de la route le 8 mars dernier en Gironde.

Cette mère de famille, originaire de Thionville, et qui a déjà eu la douleur de perdre une fille âgée à l’époque de huit mois, vit un véritable calvaire. La faute à une épaisse confusion administrative, qui grandit d’heure en heure. Comme dans pareille situation, l’enquête des forces de l’ordre n’a pas permis de restituer immédiatement la dépouille du jeune homme à sa famille. Il y a eu besoin de réaliser une autopsie donc il n’y a pas eu de certificat de décès délivré.

Cependant, cette mère de famille, installée à Marmande depuis quelques années accomplit des démarches avec les pompes funèbres de Langon afin de pouvoir procéder à la sépulture le plus rapidement dès l’autorisation d’inhumer délivrée. Originaire de Lorraine, elle souhaite que son garçon soit inhumé dans le caveau familial. «  Sa sœur est dans le caveau familial. Nous souhaitons que mon garçon repose là aussi. »

 « On ne me rappelle jamais. C’est insupportable »

Rien ne se passe comme elle le souhaite. « On ne veut pas me rendre le corps de mon enfant car il y a une erreur sur le lieu du décès », explique-t-elle. « L’accident s’est soi-disant passé à Saint-Pardon de Conques et à la morgue on me dit que mon garçon est décédé à Saint-Pierre. »

Le dossier paraît plongé dans une incohérence administrative où les différentes parties se dédouanent et se renvoient l’ascenseur. Tout a commencé quand les pompes funèbres ont voulu récupérer le corps de l’adolescent. Le lieu de décès différait selon les documents »

« La morgue n’a pas voulu restituer le corps devant cette incohérence », apporte-t-elle comme précision. Depuis une dizaine de jours, la mère de famille multiplie les coups de téléphone : au Samu, au centre de régulation à Bordeaux, chez les gendarmes ou encore au parquet. « On ne me rappelle jamais. C’est insupportable », explique Nathalie. « J’ai l’impression que l’on inverse les rôles dans cette histoire où une erreur a été commise au départ. Mais, personne aujourd’hui ne veut l’admettre et je me retrouve aujourd’hui dans une impasse ».

Elle qui ne peut même pas aujourd’hui encore récupérer les affaires de son garçon (qui était scolarisé au CFA de Langon). « On me fait devenir dingue. Pourquoi personne ne veut reconnaître son erreur », s’interroge-t-elle, laissant éclater en sanglots son désarroi immense.

Le Républicain Lorrain