Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’agence Pôle emploi de Beauregard, à Thionville, a organisé jeudi un job dating sur les métiers de l’énergie. Un secteur qui, avec l’arrivée du grand carénage en 2016 à la centrale de Cattenom, recrute énormément.
Un quart d’heure chrono pour convaincre. C’était la tâche ardue qui attendait une soixantaine de demandeurs d’emploi jeudi après-midi. Lors d’un job dating organisé par l’agence Pôle emploi de Beauregard, ils ont multiplié les rendez-vous pour tenter de décrocher un contrat.
Consacrée aux métiers du nucléaire, l’opération était assez sélect. Pour pouvoir participer, chaque candidat a d’abord été présélectionné en fonction de son CV. « Il y a des exigences par rapport au niveau de rigueur et des demandes d’habilitation », rappelle Sophie Grataud, de la cellule des métiers du nucléaire. « Pour travailler dans le nucléaire, il faut être rigoureux sur tous les points. Une enquête est réalisée par la préfecture », enchérit son collègue Laurent Werdenberg. 34 postes étaient à pourvoir. Ce sont, pour l’essentiel, des métiers techniques comme ingénieur de production d’énergie ou électrotechnicien de maintenance industrielle.
Une fois sélectionnés, les candidats ont pu obtenir un ou plusieurs rendez-vous auprès des 9 entreprises présentes. Parmi elles, la centrale nucléaire de Cattenom mais aussi des prestataires comme Clemessy, Valiance ou Industeam. « On est sur des sociétés qui interviennent régulièrement dans le nucléaire ». Au chômage depuis un mois, Nicolas Heckel avait trois entretiens hier. « J’ai un BTS en maintenance industrielle. Quand je me suis inscrit à Pôle emploi, c’est ma conseillère qui m’a invité à ce rendez-vous. J’ai déjà une expérience dans le monde industriel mais j’aimerais travailler dans le nucléaire. Il y a beaucoup de travail surtout avec le nombre de centrale et leur âge ».
34 postes étaient à pourvoir, pour l’essentiel des métiers techniques
A l’approche du grand carénage, qui débutera en 2016, les besoins en main-d’œuvre vont effectivement bondir. « Depuis janvier, 600 personnes ont été embauchées. C’est la moitié des besoins », assure Sophie Grataud. De plus, le secteur propose de nombreux avantages. D’une durée de 10 ans, le grand carénage promet des perspectives d’emplois sur la durée. « Et c’est une vraie famille le nucléaire, on parle de compagnonnage. Si on se débrouille bien, on peut aussi rapidement passer encadrant ». Dans un marché de l’emploi où les contrats précaires sont légions, le secteur du nucléaire propose également de nombreux CDI.
Si toutes les classes d’âge sont représentées, les jeunes étaient assez nombreux dans le hall de l’agence hier après-midi. « Il faut accepter les grands déplacements. Cela correspond plus à des gens qui n’ont pas une grande charge familiale ». On trouve même des personnes sortant tout juste de l’école comme Maud Gasior. « Je cherche un poste d’assistante de gestion. J’ai eu ma licence en juin. C’est ma conseillère qui m’a parlé de ce job dating. J’ai postulé parce qu’ils acceptent les débutants. Quand on vient d’obtenir son diplôme et qu’on n’a pas encore d’expérience, c’est difficile ». Mais si elle est sélectionnée, elle devra encore passer, comme beaucoup de candidats, par la case formation. « Certains ont déjà une habilitation mais la plupart devront se former. Pôle emploi finance une partie moyennant une embauche de la part des entreprises ».
Jérémie Nadé
