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Illange : «Nous n’avons pas signé un chèque en blanc à Knauf»


Armand Schweitzer, le président de l'Aicni, suit depuis plus d'un an et demi. "J'ai contribué à le faire évolueré, explique-t-il. (Photo : Le Républicain lorrain/Pierre Heckler)

Alors que l’opposition à l’installation de l’usine Knauf à Illange commence à s’organiser, l’Association illangeoise contre les nuisances industrielles (Aicni) explique sa position par la voix de son président Armand Schweitzer.

 

Vous étiez aux côtés des responsables de Knauf et des élus, fin mai, lorsque le projet a été présenté. Pourquoi?

Armand Schweitzer, président de l’Aicni (Association illangeoise contre les nuisances industrielles) : Dès décembre 2016, Patrick Weiten m’a contacté pour m’informer de sa volonté d’installer une usine de laine de roche sur la mégazone d’Illange. Je lui ai indiqué vouloir être associé à l’élaboration du projet afin de me faire une opinion. Depuis cette date, j’ai participé à de très nombreuses réunions et j’ai même été invité à visiter une usine similaire à Leipzig.

Que retenez-vous de cette visite?

Je ne vais pas le cacher : j’étais parti avec un a priori très négatif. Nous nous sommes tellement battus pour la préservation de l’environnement dans notre secteur que je voyais d’un très mauvais œil l’arrivée d’une telle industrie. Mais à Leipzig, j’ai été surpris par la proximité de l’usine avec les habitations. J’ai visité une usine propre, dans laquelle on peut circuler sans masque. J’ai toutefois identifié des problèmes importants. Je les ai exposés à Knauf et j’ai formulé quelques revendications précises.

Lesquelles?

La première concerne le bruit. J’ai trouvé l’usine assez bruyante, même si c’est très relatif à côté du bruit que nous subissons à cause de l’A31. Dans ce domaine, Knauf m’a assuré qu’ils allaient produire une usine irréprochable en matière acoustique. J’ai aussi exigé que la cheminée soit deux fois plus haute que ce que prévoit la réglementation. Nous aurons donc une cheminée de 60 mètres alors qu’elle aurait pu n’être que de 30 mètres. Nous avons aussi posé des exigences pour que cette usine soit mieux intégrée dans son environnement, qu’elle soit entourée d’arbres… Knauf a répondu favorablement à toutes nos demandes…

Donc vous soutenez ce projet?

Je ne dirais pas que nous le soutenons. Je dis que nous ne nous y opposons pas dans la mesure où nos exigences ont été satisfaites. Et encore, il ne s’agit pour l’instant que d’engagements. Nous allons tout contrôler, en effectuant des visites de chantier aléatoires, puis des visites lors de l’exploitation. Nous ne les lâcherons pas. Nous n’avons pas signé un chèque en blanc à Knauf!

Quel regard portez-vous sur le collectif qui s’organise contre ce projet?

C’est toujours bien qu’il y ait des opposants, ça maintient la pression. Après, nous ne sommes pas dans le même état d’esprit. Comme son nom l’indique, notre association lutte contre les nuisances de l’industrie, pas contre l’industrie elle-même. À partir du moment où ces nuisances sont maîtrisées, on ne va pas empêcher la création de 123 emplois! J’ajoute que notre association est apolitique, contrairement à ce collectif qui est piloté par des citoyens engagés politiquement.

Ce collectif a pourtant des arguments environnementaux valables, comme l’augmentation du trafic de poids lourds ou les rejets d’ammoniac…

On parle de 80 poids lourds par jour. Comparé à ce que nous subissons déjà sur l’A31, c’est très faible. Sur les rejets, nous avons exprimé des inquiétudes fortes et des exigences. En réponse, le groupe nous a révélé qu’il était en train de développer de nouvelles techniques plus respectueuses de l’environnement, avec des produits de substitution. Il assure qu’elles seront au point dans deux ans. Nous y veillerons.

Comment votre position a-t-elle été accueillie par la population?

Il y a eu une forme d’incompréhension car nous n’avons pas suffisamment expliqué la manière dont nous avons été associés au projet très en amont. Notre objectif a toujours été de trouver une solution gagnant-gagnant.

«Il faut participer à l’enquête publique»

Armand Schweitzer invite un maximum de citoyens à participer à l’enquête publique qui se déroulera du 23 août au 21 septembre. «Il faut participer à cette enquête pour poser des questions et exprimer toutes les craintes que peuvent avoir nos concitoyens. L’Aicni y participera activement.»

Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)

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