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Escroquerie d’envergure jugée à Thionville


(Photo : RL)

Les victimes sont venues nombreuses au procès d’une jeune femme, originaire de Fontoy, poursuivie pour une escroquerie d’envergure sur un site de commerce en ligne.

«Ce qui est important pour les victimes, c’est que la justice s’intéresse à elles », lance une de leurs avocats. Les victimes étaient nombreuses ce mardi 1er mars dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Thionville. Elles réclament entre 50 € et 81 000 € de dommages et intérêts. Elles sont une centaine, installées en Moselle mais également en Alsace ou encore dans le sud de la France, à avoir été flouées dans une vaste affaire d’escroquerie initiée en 2010 sur un célèbre site de commerce en ligne.

Au cœur de cette arnaque, droite à la barre, se dresse une jolie jeune femme de 25 ans, originaire de la vallée de la Fensch. Longs cheveux noirs, lunettes, tenue sobre, elle raconte qu’elle s’est inspirée des émissions de télé pour apprendre à fabriquer de faux chèques de banque. Un ordinateur et une imprimante lui ont suffi. Ces bouts de papier sans valeur lui ont permis d’acquérir des véhicules, des tablettes, des téléphones trouvés sur le site de commerce en ligne. Des biens qu’elle a ensuite rapidement revendus, sous l’identité de sa cousine. Voilà pour le gros de la manœuvre qui a duré des années. « Je regrette ce que j’ai fait », glisse-t-elle. Elle revient sur le divorce, les dettes, l’abandon de ses parents quand elle n’avait que 14 ans. Elle parle de ses jeunes frères et sœurs dont elle a voulu s’occuper pour ne pas qu’ils soient placés. Au total, plus de 100 000 € ont été détournés. « J’assume mais il ne faut pas croire que je le vis bien. » Elle promet qu’elle ne s’est pas enrichie. « Quand on m’a arrêtée, je n’avais pas un euro de côté. »

« La période compliquée, ce sont les parties civiles qui la vivent, lui rappellent tour à tour leurs avocats. Ce sont des vies que vous avez détruites. » Certaines ont été contraintes de continuer à rembourser le crédit de leur voiture qu’elles pensaient avoir vendue.

Jugement le 6 avril

« Vous avez sauvé votre famille avec l’argent du déshonneur madame, résume le vice-procureur de la République, Julien Le-Gallo. On a toujours le choix d’agir autrement. Et j’espère que ça restera un incident grave isolé dans votre vie. » Il requiert 16 mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans pendant laquelle la prévenue, Mélina Ramla, devra indemniser les victimes, dans la limite de ses modestes moyens. Par ailleurs, le ministère public demande 7 mois de prison avec sursis à l’encontre de son frère, présumé complice dans cette affaire pour l’avoir notamment accompagnée sur les lieux de transaction des voitures.

Le tribunal rendra sa décision le 6 avril.

Frédérique Thisse (Républicain Lorrain)

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