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Deux frères « séquestrés » par une femme nue


« Je suis partie à la cuisine pour mettre une pizza au four » et au retour l’un des garçons « est sur le canapé, le zizi à l’air », dit-elle presque confuse. (illustration archives RL)

La pseudo-furie voulait une relation sexuelle avec des jumeaux. L’un saute du deuxième étage, l’autre appelle les gendarmes.

En quelques échanges sur Facebook, Alice (identité modifiée) accepte de passer la soirée avec un ami avec lequel elle a déjà exulté dans le passé. Mais elle va en avoir deux pour le prix d’un. Il ne lui avait pas dit qu’il avait un jumeau, également intéressé par cette nuit prometteuse du 28 au 29 mai 2015 à Verny, près de Metz.

Soutenue par un mélange vodka et de boisson énergisante, la température atteint vite une moyenne tropicale dans l’appartement d’Alice où une partie de strip-poker tourne court. À 1,25 g et 1,30 g d’alcool dans le sang, les frérots ont perdu leur calme, et la prévenue de 29 ans le bas de son pyjama. Son alcoolémie mesurée à 2,24 g brouille sa mémoire. Elle se souvient avoir laissé les jumeaux à leur conflit. « Je suis partie à la cuisine pour mettre une pizza au four » et au retour l’un des garçons « est sur le canapé, le zizi à l’air », dit-elle presque confuse. Elle voit se profiler une relation imposée. « Je ne l’ai pas reconnu », dit-elle du jumeau qu’elle savait plus réservé.

Elle prend peur et perd son self-control. Les frères affirment qu’elle s’est énervée parce qu’ils ont repoussé l’expression de son désir ardent. « Si j’ai envie d’un homme, je claque des doigts et j’en ai 3 à 4 000 derrière la porte », crâne un peu la prévenue qui se défend d’avoir séquestré les « victimes » pour les forcer à une relation sexuelle. Elle ne les a pas non plus menacés d’un couteau (« il a servi seulement à couper la pizza »), ni d’une mitraillette (en réalité un jouet) et n’a pas lâché son chien, « un bâtard de 12 ans que les enquêteurs n’ont pas trouvé impressionnant », plaide son avocate Me Hélène Feitz. « Elle nous raconte une histoire de fée », tempête un brin Me Marlène Schott pour ses clients (absents) dont elle rapporte la terreur. L’un, réfugié dans une pièce, appelle les gendarmes et l’autre s’échappe par une fenêtre. L’appartement est au deuxième étage. Il se casse plusieurs vertèbres à la réception.

« C’est un plan à trois qui finit en débandade », résume le procureur Serge Billet qui veut 500 euros d’amende et 200 heures de TIG contre Alice. La défense obtient la relaxe en s’appuyant sur le prétendu appel au secours des jumeaux. On y entend sa cliente hurler aux jumeaux de « dégager » en leur indiquant que les clés de l’appartement se trouvaient dans son sac. La séquestration ne tient pas une seconde au regard de Me Feitz. Selon le conseil, le blessé n’a pas non plus sauté. « Il en avait marre et ivre, il sort par la fenêtre sans se rendre compte de la hauteur réelle. Ma cliente n’a même pas vu la scène. » Alice laisse échapper un soupir de soulagement. « D’hystérique », elle vient de passer à « relaxée ».

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)

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