Son papa est algérien et sa maman est française. Riche de sa double culture, il souhaite revenir à ses origines en faisant ce qu’il aime le plus : voyager… à pied ! Ce sont 5 600 kilomètres que Sofiane Boubahlouli a décidé de parcourir pour relier Boulay, la ville où il vit, à Alger, terre de ses ancêtres.
Il n’en n’est pas à son premier voyage et pourtant celui-ci a une saveur particulière. Sofiane Boubahlouli, 32 ans, est le fruit du brassage des cultures. Il a un pied de chaque côté de la Méditerranée.
Né à Nancy, l’ancien ingénieur commercial devenu aventurier a vécu toute sa vie en Moselle, avant d’entreprendre un voyage qui durera trois ans. Il a parcouru, à pieds, 3 200 kilomètres en Nouvelle-Zélande.
Durant son périple, une nouvelle idée naît d’un curieux rêve qu’il fait une nuit : enlacer sa tante qu’il n’a jamais vue, qui vit à Alger, où il n’a jamais été. Dix jours après, il est hébergé chez un américain rencontré lors de l’ascension d’un volcan. Celui-ci lui fait découvrir le film The way, d’Emilio Estevez, dont l’histoire se déroule sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Une révélation. Il organise son voyage Boulay-Alger, via cet itinéraire, à peine rentré sur ses terres.
Un périple de 5 600 km
Au programme : partir de Boulay, traverser la France, passer par l’Espagne, le Portugal, le Maroc pour arriver à Alger, soit 5 600 kilomètres, sac sur le dos, muni d’une tente pour «plus de liberté». Avec un petit budget, il suivra la voie du Puy-en-Velay, du «Camino francés», «Camino portugués» et du «Camino mozarabe», un chemin «très facile à suivre», selon l’aventurier.
Au Maroc, il suivra son propre itinéraire : en traversant la côte Ouest et en passant par Casablanca et Marrakech, avant de traverser l’Atlas et le désert. Pour Sofiane Boubahlouli, « la marche est un moyen de se dépasser, de développer son adaptabilité, à la nature, aux langues, aux personnes rencontrées, mais aussi à la solitude».
Car le trentenaire marche seul, la plupart du temps, même si les rencontres enrichissent considérablement son voyage. À mi-parcours, il raconte : «La solitude permet l’introspection. Je sens qu’en avançant dans mon voyage, le travail que j’ai décidé d’accomplir sur moi-même avance lui aussi». Et de poursuivre : «Ce qui est enrichissant aussi, ce sont les rencontres, et surtout, leur diversité. Jusqu’à présent, j’ai rencontré des gens très différents. Des marcheurs, aguerris, des locaux étonnés, un poète, un couple de russes, un milliardaire, un présentateur TV… Tous, ont forcément un rôle à jouer dans mon voyage, mais bien sûr, certains me touchent un peu plus. Par exemple, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, à Conques, (NDLR : dans l’Aveyron), j’ai marché avec des frères qui m’ont fait visité l’abbaye de Sainte-Foy. C’était un moment fabuleux, qui m’a vraiment marqué, pour bien des raisons…».
Et si le voyage offre des grands moments de bonheur, il en réserve également des plus difficiles lorsque les conditions météorologiques se déchaînent. Depuis le début de son périple, Sofiane Boubahlouli a affronté des tempêtes de neige, des pluies glacées, ou des ennuis de santé tels qu’une infection du pied et une rage de dent, qu’il a pu soigner lors d’un bref retour en France pour des raisons familiales en février. Parti le 24 septembre, il est actuellement à Sagres, au sud du Portugal. Il pense arriver à la mi-juin à Alger.
Sarah Melis
Retrouvez la première vidéo de son voyage:
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Il ouvre son album photos :
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