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CHRU Nancy : 420 millions d’euros investis, 300 postes maintenus


"Certes (Olivier Véran) stoppe le programme de suppression de postes, mais 275 ont déjà été supprimés. Il manque toujours 300 postes de soignants", déplore la CGT. (photo archives L'Est républicain/C. Jacquot)

Le CHRU de Nancy va bénéficier d’un investissement de l’État de 420 millions d’euros pour se restructurer et 300 des presque 600 emplois menacés vont finalement être maintenus, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran dans un entretien à L’Est républicain.

« L’État va financer le projet de regroupement sur le site de Brabois à hauteur de 420 millions d’euros, soit 70 % de son coût total. C’est bien au-delà de ce qui était prévu à l’origine », a détaillé le ministre dans un entretien publié vendredi par le journal régional. Ces investissements, qui doivent permettre de regrouper sept sites sur un seul, relèvent de l’enveloppe globale de 19 milliards d’euros en faveur des hôpitaux et des Ehpad négociée lors du Ségur de la Santé et annoncée le 8 mars par Matignon.

Sur la reprise de dettes de l’hôpital, « nous nous engageons pour 128 millions d’euros, ce qui correspond à près du tiers de la dette » et devrait lui permettre « de retrouver de l’oxygène dans son fonctionnement quotidien », a ajouté Olivier Véran. « Enfin, le projet initial s’accompagnait d’une suppression à terme de 300 postes en ETP (équivalent temps plein). Ces postes, nous les maintenons », a souligné le ministre de la Santé.

Secrétaire départemental CGT Santé 54, Emmanuel Flachat a toutefois relevé qu' »au CHRU de Nancy, il y aura toujours moins de postes qu’avant la crise Covid ». « Certes, il stoppe le programme de suppression de postes, mais 275 ont déjà été supprimés. Il manque toujours 300 postes de soignants », a déploré Emmanuel Flachat.

Opérationnel vers 2028 ?

À effectif global constant, les effectifs de soignants devraient toutefois augmenter de 135 ETP à terme. Il s’agira de postes de professionnels de santé créés progressivement, alors que 150 postes dans les services administratifs seront supprimés au fil de l’eau, a indiqué vendredi le ministère de la Santé. Mais « il n’y a pas de créations de lits dans la proposition qui est faite », relève le représentant syndical, rappelant que « 81 lits ont déjà été supprimés » sur les 178 suppressions prévues et désormais stoppées.

Le chantier du CHRU de Nancy doit commencer en 2022 pour que le nouvel établissement soit opérationnel à l’horizon 2028, selon Olivier Véran.

En avril 2020, en pleine première vague de l’épidémie de coronavirus qui touchait de plein fouet le Grand Est, le directeur de l’Agence régionale de Santé Grand Est, Christophe Lannelongue, avait déclenché un tollé en estimant qu’il n’y avait « pas de raison de remettre en cause » les suppressions de lits et d’emplois au CHRU de Nancy. Quelques jours plus tard, Olivier Véran avait annoncé la suspension de ce projet de réorganisation. Christophe Lannelongue avait été limogé, renvoi annulé depuis par le Conseil d’État.

Dans le cadre du Ségur de la Santé, d’autres « projets » concernant notamment les hôpitaux de Tours, Reims, Dinan et Bordeaux doivent être annoncés « dans les prochaines semaines », a indiqué le ministère français de la Santé.

AFP/LQ

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