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Cattenom épinglée par l’Autorité de sûreté Nucléaire


Selon l'ASN, la centrale de Cattenom dépasse les valeurs limites règlementaires concernant les rejets en cuivre. (Photo : Archives LQ)

Bien, mais peut mieux faire. Après avoir passé les installations nucléaires au scanner, l’Autorité de sûreté nucléaire rend son bulletin de notes.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) estime que «les performances [de la centrale nucléaire de Cattenom] en matière de radioprotection et de protection de l’environnement sont en retrait».

En matière de radioprotection, plus encore que dans tout autre domaine, le diable se niche dans les détails. Avec l’atome, les incidents les plus anodins en apparence nécessitent expertises et retours d’expérience. Missionnée pour veiller – en toute indépendance – à la bonne conformité des installations, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu lundi sa copie à Metz.

En 2014, la division de Strasbourg a procédé à 51 inspections sur les deux centrales nucléaires relevant de son ressort : 26 à Cattenom et 25 à Fessenheim. L’ASN a, par ailleurs, effectué 104 inspections dans les services nucléaires de proximité (services de radiothérapie, médecine nucléaire, industrie, recherche, scanner…) Le verdict «globalement satisfaisant» de l’ASN à l’issue de cette campagne ne fait pourtant pas l’économie d’un état des lieux détaillé. L’an dernier, 34 «événements significatifs» ont été signalés à Cattenom, 29 à Fessenheim. La première a enregistré un incident de niveau 1 (soit une «anomalie» sur l’échelle INES) et la seconde, quatre «anomalies» de niveau 1.

Rigueur exigée

Sur la gestion de ces incidents sans autres conséquences que techniques, l’ASN ne trouve rien à redire là où les opposants à la plus ancienne centrale du parc français saisissent à chaque fois un nouveau levier pour réclamer la fermeture tant reportée.

L’intrusion de Greenpeace sur le site, le 18 mars dernier, a incité l’ASN à mettre en place une organisation de crise pour vérifier le bienfondé des mesures prises par EDF afin de garantir la sûreté des installations.

Concernant Cattenom, l’ASN ponctue son avis de rappels au respect des règles de sécurité. «Les performances en matière de radioprotection et de protection de l’environnement sont en retrait», note ainsi Marc Hoeltzel, délégué territorial.

L’Autorité de sûreté nucléaire considère que «le site doit retrouver davantage de rigueur dans l’exploitation des installations». La protection de l’environnement a été mise en défaut à plusieurs reprises en 2014 «avec, notamment, le dépassement des valeurs limites réglementaires concernant les rejets en cuivre».

Lesquels se sont élevés à 9 100 kg, pour un maximum autorisé de 8 200 kg. Sophie Letournel, au nom de l’ASN, fait remarquer que le remplacement des tubes en laiton incriminés par des tuyaux en titane devrait définitivement solutionner le problème.

Le gendarme de l’atome salue au passage les efforts consentis par l’exploitant dans la gestion des déchets. A contrario, l’autorité pointe l’insuffisance des résultats du site mosellan en matière de radioprotection des travailleurs. «Une attention particulière est attendue sur la propreté radiologique des locaux.» Quant au niveau de sûreté des quatre réacteurs, il est «satisfaisant».

Enfin, l’ASN relève avec satisfaction la décision d’EDF de renforcer et de sécuriser les dispositifs de secours, conformément aux dispositions post-Fukushima. «En terme de ressources en eau, Cattenom constitue l’une des centrales les plus sécurisées.» Du positif aussi.

Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)

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