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Brahim Hammouche élu député à Thionville-Ouest : une fausse surprise


Le nouveau député de la circonscription doit récupérer son cartable de député ce mardi à l’assemblée nationale. (photo Philippe Neu / RL)

La victoire du candidat estampillé La République en Marche lors de l’élection législative à Thionville-Ouest s’est écrite en deux mois. Brahim Hammouche fait irruption dans la vie politique locale.

Le nouveau député de Thionville ouest, Brahim Hammouche sera à Paris ce mardi. Au programme : visite du Palais-Bourbon où il va recevoir ses premiers documents de travail : une mallette contenant notamment le règlement de l’assemblée nationale, une écharpe et une cocarde…

Président départemental du Modem depuis décembre 2014, Brahim Hammouche restait jusqu’à récemment un acteur assez discret de la vie politique locale. Il s’était signalé en 2015 à Thionville, pour engager une procédure d’exclusion contre un membre du parti centriste qui avait décidé de rallier la liste de gauche du maire socialiste sortant. À l’époque, le Modem roulait toutes voiles dehors pour la droite thionvilloise et a contribué à la victoire d’Anne Grommerch. Une tendance confirmée lors des élections régionales, puisque Brahim Hammouche a figuré sur la liste d’union de la droite avec LR-UDI-Modem. Mais il a fallu un coup du sort pour faire de ce médecin chef du service psychiatrique de l’hôpital de Hayange un député.

La voie de la rénovation

Tout s’est joué en même pas deux mois. Il y a eu l’accord entre François Bayrou et le mouvement En marche, qui a précédé l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République.

D’un coup, Brahim Hammouche s’est retrouvé propulsé dans la peau d’un sérieux candidat à la députation. Un rôle qui lui collait plutôt bien, puisque ses quelques prises de position allaient déjà dans le sens de l’histoire.

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Ainsi, en décembre, l’annonce du retrait de François Hollande laissait déjà entrevoir pour Brahim Hammouche « la voie à la rénovation de la vie politique ». Il avait persisté en février, lors du ralliement de Bayrou à Macron. « Lorsque la résolution éthique s’allie à la révolution économique, c’est le renouvellement démocratique qui se met en marche », commentait-il.

Vierge du tout mandat électoral

La tournure des événements a conforté ce discours jusqu’à devenir le slogan à la mode, opposant le vieux monde politique aux nouvelles générations. À 46 ans, vierge de tout mandat électoral, cohérent avec lui-même, Brahim Hammouche pouvait incarner cette nouveauté. Mais ce n’est qu’en mai que sa candidature a véritablement décollé.

À peine désigné candidat, Brahim Hammouche s’est retrouvé face à un boulevard, Michel Liebgott ayant déjà signifié sa mise en retrait. Le maire de Fameck, président de l’agglomération du Val de Fensch venait ainsi de libérer l’espace qu’il contrôlait sans coup férir depuis vingt ans. Une aubaine !

Un seul adversaire : le FN

Quasi inconnu du grand public, mais certainement pas néophyte en politique, Brahim Hammouche n’a ensuite eu qu’à surfer sur la vague et profiter d’une totale dépigmentation de son passé politique grâce à l’effet Macron pour virer fort logiquement en tête au premier tour en attirant des électeurs de tous bords. À partir du moment où le poids du sortant s’était dilué mais aussi que les partis de gauche ont engagé cette élection éparpillés, il n’y avait finalement qu’un véritable adversaire : le FN. Or, de l’aveu même de ses cadres, le parti frontiste ne s’est toujours pas remis de sa déconvenue des présidentielles. Le débat Macron-Le Pen a durablement démobilisé les gens et cela s’est confirmé dès le premier tour de ces législatives… Le second tour n’a été qu’une formalité, sans surprise.

Olivier Simon (Le Républicain lorrain)

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