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Affaire Grégory : après son épouse, Marcel Jacob devant la juge


Jacqueline Jacob a été autorisée à rentrer chez elle Aumontzey. Son mari espère faire de même. (photo AFP)

Après la femme, le mari. Marcel Jacob, mis en examen avec son épouse Jacqueline pour l’enlèvement et la séquestration suivis de la mort de leur petit-neveu Grégory en 1984, sera entendu lundi par la magistrate qui instruit l’affaire.

C’est « un interrogatoire qu’on attend depuis longtemps, on est prêts », assure un de ses avocats, Me Laure Iogna-Prat.

Devant la juge Claire Barbier, la défense compte faire valoir l’alibi du septuagénaire qui, selon elle, se trouvait au travail, comme son épouse, le 16 octobre 1984, quand l’enfant de quatre ans fut enlevé puis retrouvé mort dans la Vologne.

Après cet interrogatoire, la défense demandera à ce que Marcel Jacob puisse retourner chez lui, dans les Vosges, le 20 décembre devant la chambre de l’instruction de Dijon.

Mis en examen et brièvement écroués à la mi-juin, les deux époux avaient ensuite été placés sous un strict contrôle judiciaire, avec l’obligation de résider séparément et loin de leur domicile d’Aumontzey.

Cinq mois plus tard, Jacqueline Jacob, 73 ans, a été interrogée le 17 novembre par la juge Claire Barbier, auprès de laquelle sa défense a également argué de son « alibi incontestable ». Trois jours après, la chambre de l’instruction, contre l’avis du parquet général, l’a autorisée à rentrer chez elle, ce qui rend la défense de son mari « très optimiste ».

Des soupçons de longue date

Les deux époux sont soupçonnés d’avoir été les corbeaux de l’affaire dont le mystère perdure depuis 33 ans, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d’être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory au cours d’un « acte collectif » qu’ils contestent.

La justice a déjà soulevé, depuis longtemps, la question de l’emploi du temps des Jacob le jour des faits. Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la mère de Grégory, la cour d’appel de Dijon avait relevé qu’il n’existait pas « en l’état », à leur encontre, « de présomptions suffisantes pour justifier de nouvelles investigations et a fortiori une inculpation ».

« A priori ils n’étaient pas disponibles à l’heure du crime mais l’éventualité d’une absence momentanée de leur lieu de travail ne saurait être exclue. L’enquête les concernant a été entreprise trop tardivement pour avoir des chances sérieuses d’aboutir à un résultat incontestable », soulignaient à l’époque les magistrats.

Murielle Bolle veut faire annuler sa mise en examen

Autre protagoniste inculpé dans cette affaire : Murielle Bolle, aujourd’hui âgée 48 ans. Considérée comme le témoin-clé de l’enquête, elle a été mise en examen à la fin juin. Adolescente en 1984, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, avant de se rétracter. Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant, avait tué ce dernier – son cousin – en 1985.

La défense de Murielle Bolle a déposé vendredi une requête visant à faire annuler sa mise en examen, assortie d’une question prioritaire de constitutionnalité touchant aux conditions de sa garde à vue en 1984. Murielle Bolle est actuellement logée chez un particulier dans la Nièvre, sous contrôle judiciaire strict.

Le Quotidien/AFP

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