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Affaire Béatrice Berlaimont : le choc des vidéos de la reconstitution


La présidente de la cour d'assises, Annick Jackers. (photo RL/Alain Morvan)

Récit, mardi à l’audience, de la traque du ravisseur de Béatrice Berlaimont et des derniers jours de l’adolescente. Un récit appuyé par des vidéos très dures.

Sur l’écran, en vidéo, Jérémy Pierson saucissonne une policière qui joue le rôle de Béatrice, l’adolescente qu’il a enlevée en 2014, avec un gros scotch gris. Nous sommes dans le conteneur de chantier de l’ex-caserne Callemeyn, où l’accusé a séquestré la jeune fille pendant plusieurs jours. Les images sont cash, dures. La maman de Béatrice est déjà sortie de la cour d’assises en ce milieu de matinée consacrée à l’exposé des enquêteurs et du juge d’instruction Jacques Langlois. Les photos du cadavre de Béatrice, mains et pieds liés, ont également fait l’effet d’une bombe à l’audience.

Les dépositions implacables ont duré un peu moins de six heures et rappellent à quel point les derniers jours de la jeune fille furent un calvaire. On a envie d’appuyer sur le bouton «avance rapide» tellement les images sont concrètes. Les vidéos de la reconstitution ajoutent au côté documentaire du récit des faits par les policiers.

La maman quitte la salle

Le 28 novembre, Béatrice est retenue dans le mirador de chasse de Allondrelle-la-Malmaison où elle s’éteint, asphyxiée, dans la nuit du 28 au 29. À l’écran, Jérémy Pierson rejoue la scène où il attache sa victime «avec au moins deux nœuds autour du cou». La voix off d’un policier commente ses actions une à une. «Béatrice n’arrive pas à atteindre le sol sans être pendue.» Silence pesant aux assises de la province du Luxembourg. Dans son box, Jérémy Pierson fixe toujours le vide et évite de regarder les images. Les jurés redoublent d’attention.

Des premières dénégations de l’accusé aux conclusions de l’autopsie : la cour a revécu en mode replay le film des 19 jours qui ont coûté la vie à une collégienne et pendant lesquels une jeune automobiliste a été violée par l’accusé. Sauvane Watelet a elle aussi quitté la salle, vaincue par l’émotion. Elle n’a pas voulu écouter le juge Langlois relater (crûment) les circonstances de son viol.

Comme dans le cas de Béatrice qui, selon ses dires, passe beaucoup de temps «en liberté à ses côtés», Jérémy Pierson conteste la version des faits de l’automobiliste qu’il surprend sur le bord de la RN82, le 4 décembre 2014. Le juge Langlois note que l’accusé «ne se souvient pas l’avoir contrainte, sous la menace d’un couteau, à exécuter une fellation». Sur sa chaise, Sauvane Watelet est en colère puis sort. Vendredi, elle sera face à Jérémy Pierson à la barre. Elle détaillera alors sa version du scénario.

Alain Morvan, à Arlon (Le Républicain lorrain)

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